France/Régionales 2015 : la fragile unité des Républicains

Nicolas Sarkozy a réuni les militants et les tête de listes de son parti pour les régionales à moins d’un mois du premier tour du scrutin.

Ce samedi, Les Républicains étaient réunis à Paris. Ils doivent valider leurs listes aux régionales de décembre, qui s’annoncent favorables à la droite. Leur unité régulièrement mise en avant est battue en brèche par les candidats à la primaire qui devaient sécher une nouvelle fois le discours de Nicolas Sarkozy. De nombreux responsables du parti étaient présents à la Mutualité, aux côtés des quelque 2 000 conseillers nationaux, le "Parlement" du parti : outre Nicolas Sarkozy, président des Républicains, Nathalie Kosciusko-Morizet, numéro deux, Laurent Wauquiez, numéro trois, Jean-Pierre Raffarin, président du conseil national, Christian Estrosi, Brice Hortefeux, Bruno Le Maire, Éric Woerth et Éric Ciotti. Alain Juppé, maire de Bordeaux, qui devait prononcer un discours en milieu de journée, a dû déclarer forfait, une panne informatique à l’aéroport d’Orly l’ayant empêché de "décoller de Bordeaux".

"Le respect de la parole donnée"

"Dommage ! J’avais préparé un bon discours", a tweeté l’ancien Premier ministre et candidat à la primaire pour 2017, qui avait toutefois prévu de s’éclipser avant le discours de clôture de Nicolas Sarkozy pour aller soutenir des candidats en Corrèze. François Fillon, lui aussi candidat à la primaire, est également absent… pour cause de déplacement à La Réunion. Et Bruno Le Maire, qui annoncera sa candidature à la pré-présidentielle courant 2016, n’écoutera pas non plus le discours de l’ex-chef de l’État : il doit se rendre au Salon Made-in-France, porte de Versailles. Les têtes de liste Républicains étaient présentes, notamment Virginie Calmels (Aquitaine), qualifiée de "phénomène" par Jean-Pierre Raffarin, et Dominique Reynié (Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon), dont le discours énergique a été très applaudi.

Dominique Reynié venait pourtant de faire l’objet d’un sévère rappel à l’ordre à la tribune de Nicolas Sarkozy, qui n’a pas apprécié qu’il ait modifié de lui-même vendredi la liste des candidats de l’Hérault, adoptée en Commission nationale d’investiture le 7 octobre. "Du jamais-vu !" s’est offusquée une personnalité LR. "En politique, il y a quelque chose à laquelle j’accorde beaucoup d’importance, c’est le respect de la parole donnée" et Les Républicains, "ce n’est pas une auberge espagnole, il y a une discipline, une organisation", a asséné Nicolas Sarkozy, sans jamais prononcer le nom de l’ex-politologue. Dominique Reynié a déposé vendredi ses listes à la préfecture en ôtant, de celle de l’Hérault le nom du secrétaire départemental LR, Arnaud Julien, proche de Nicolas Sarkozy, "pour plus de représentativité", a-t-il dit.

"Les extrêmes sont une impasse"

"C’est bien de faire tout (…) pour avoir l’investiture. Une fois qu’on l’a, ne l’oubliez pas !" a martelé Nicolas Sarkozy. "J’ai pris un engagement, cher Nicolas : cette région, jugée imprenable, je veux la prendre", lui a rétorqué Dominique Reynié. Il a raconté avoir décidé de s’engager en politique après une discussion avec Nicolas Sarkozy au cours de laquelle ce dernier lui a dit: "Je suis un homme d’action et toi, tu es un homme de réflexion". "On peut être homme d’action et de réflexion en même temps", a tenu ensuite à préciser M. Raffarin. Beau joueur malgré un sourire un peu crispé, Nicolas Sarkozy a applaudi Dominique Reynié, surtout quand ce dernier a lâché que "le FN n’est qu’un cartel familial dont le bonheur personnel est indexé sur le malheur de notre pays".

Outre la validation des listes régionales, les conseillers nationaux ont validé le budget du parti, présenté par Daniel Fasquelle, trésorier: LR devrait avoir un "bénéfice budgétaire de 4 millions d’euros en 2016" (38,6 millions de recettes pour 34,6 millions de dépenses). 5 millions d’euros sont réservés à l’organisation de la primaire de novembre 2016, a précisé un collaborateur de Daniel Fasquelle. Plusieurs tables rondes ont donné l’occasion aux différents caciques de s’exprimer. Christian Estrosi, qui affronte notamment Marion Maréchal-Le Pen en Paca, a assuré que "combattre le Front national (était) un devoir national". "Il faut faire comprendre que les extrêmes sont une impasse", a lancé NKM. "La gauche est aux abois, il faut faire des régions des laboratoires pour 2017", a affirmé Luc Chatel.

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