France-Elections présidentielles: tentative de « blackout » sur les résultats avant 20H00

France-Elections présidentielles: tentative de
La commission des sondages a promis vendredi d’utiliser les grands moyens pour empêcher toute diffusion prématurée de sondages ou d’estimations des résultats du premier tour de l’élection présidentielle en France.

Cette instance a annoncé avoir obtenu des neuf principaux instituts l’engagement de ne pas diffuser dimanche de sondages "sortie des urnes", qui étaient livrés dans le passé sous embargo à certains médias.

Compte tenu du dispositif arrêté, "aucune des informations chiffrées qui seront diffusées ou publiées sur les réseaux sociaux ou d’autres médias ne proviendra de sources sûres et vérifiables", a insisté Marie-Eve Aubin, sa présidente.

En théorie, seules les estimations réalisées à partir de 18H00 (16H00 GMT) dans les bureaux tests seront communiquées aux clients des instituts pour leur permettre d’annoncer leurs projections à 20H00 (18H00 GMT).

Mais ces clients – les radios et les télévisions – se sont engagés à tenir ces estimations secrètes, en particulier envers les médias étrangers qui ont manifesté l’intention de violer la loi française, indique la commission dans un communiqué.

La publication de sondages est interdite à compter de vendredi à minuit et le jour du scrutin jusqu’à 20H00, par voie de presse, sur internet et sur les réseaux sociaux, y compris par des supports étrangers. L’infraction est punie d’une amende maximale de 75.000 euros.

Lors des élections précédentes, la question ne s’était pas vraiment posée. Mais l’émergence des réseaux sociaux comme Twitter et Facebook a changé la donne.

En outre, le journal Libération a donné rendez-vous à ses lecteurs sur son site internet à 18H30 dimanche, une heure et demie avant la fermeture des derniers bureaux de vote. Des médias belges ont également annoncé leur intention de divulguer les estimations.

La commission des sondages, en liaison avec le parquet de Paris, a donc tenté d’instaurer une sorte de "blackout". Elle a obtenu des principaux instituts de sondage (BVA, CSA, Harris interactive, Ifop, Ipsos, LH2, OpinionWay, TNS Sofres et Viavoice) l’assurance qu’aucun d’entre eux ne réalisera le 22 avril de sondage "sortie des urnes".

Ces derniers ont confirmé cet engagement et fait savoir que, de toute manière, ils ne pratiquaient plus ce genre de sondage mais uniquement des estimations à partir des bureaux tests.

De plus, les états-majors politiques qui auront connaissance des premières estimations de bureaux tests "seront tenus à la même discrétion".

Le procureur de la République de Paris avait indiqué dès jeudi que la police serait saisie systématiquement et sur le champ en cas de publication prématurée.

Un dispositif spécial a été mis en place par la police judiciaire parisienne.

Nicolas Sarkozy a détonné vendredi en déclarant qu’il n’était pas question de brouiller les ordinateurs pour empêcher les Français d’aller voir les estimations de la présidentielle avant 20H00 sur des sites ou des télévisions étrangères.

Le président-candidat avait expliqué la veille qu’il ne serait "pas choqué" par une publication anticipée des résultats de la présidentielle.

Invité sur RTL, Nicolas Sarkozy a expliqué qu’un chef de l’Etat devait "tenir compte des réalités" . "Tout le monde a un ordinateur. On va mettre une barrière numérique ? On va brouiller les ordinateurs ? On vit dans quel monde ? On va poursuivre les gens qui regardent une télévision à l’extérieur ?", a-t-il dit, citant aussi la consultation du site du New York Times, par exemple.

Les membres de la commission des sondages ont reconnu qu’il y avait une part de "dissuasion" dans leurs annonces, tout en restant fermes sur le fait que la commission se devait de faire appliquer la loi.

"Il se peut qu’elle doive être amendée comme elle l’a déjà été en 2002. Personnellement, je la crois tout à fait adaptée aux nécessités de notre temps", a dit Marie-Eve Aubin.

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