France 2 : Marine Le Pen se défile mais reste au centre du débat
La presse regrette que la présidente du FN ait réussi à se poser en victime. Elle accuse Nicolas Sarkozy et François Hollande de l' »instrumentaliser ».
"Pas d’efforts, pas d’actes, elle encaisse les dividendes des échecs gouvernementaux et du suivisme électoral de l’opposition", assure Rémi Godeau dans L’Opinion. "François Hollande veut faire de Marine Le Pen un épouvantail, Nicolas Sarkozy un tremplin. Tous deux sont dans l’instrumentalisation, pas dans la déconstruction d’un populisme fait de boucs émissaires et de solutions simples. Avec le résultat que l’on sait…", regrette-t-il. Dans Sud-Ouest Bruno Dive reconnaît qu"’ignorer ou boycotter le FN "n’est plus possible quand ce parti recueille le quart des voix". "Mais le survaloriser, au prétexte que Marine Le Pen assure l’audimat, revient à tomber dans l’excès inverse", affirme-t-il. Un avis partagé par Jean-Marc Chevauché (Le Courrier picard) qui croit qu’on "invite Mme Le Pen parce qu’elle fait le spectacle. Comme Mélenchon, autrefois Marchais".
Vraie faiblesse
Jean-Michel Servant du Midi Libre n’est pas tendre : "Marine Le Pen préfère se débiner, s’offusquer d’un complot politique et passer pour la victime expiatoire des médias", écrit-il. Il aimerait "enfin savoir comment la pasionaria de l’extrême droite s’y prendra, si elle arrive au pouvoir, pour réduire le chômage, relancer l’économie ou régler le problème des réfugiés". Et de conclure : "Pour cela, encore aurait-il fallu qu’elle ait un programme. Et surtout du panache." "Derrière la farce d’hier transparaît surtout la vraie faiblesse du FN. Si Marine Le Pen est sur tous les fronts, monopolise les antennes, c’est qu’à l’exception de Florian Philippot, le parti n’a aucune pointure capable de ferrailler sur les plateaux sans se faire rouler dans la farine", assure Sébastien Lacroix dans L’Union.