Fonds de réparations: la communauté harkie « se battra jusqu’au bout »

Le Comité national de liaison des harkis (CNLH) a réitéré samedi à Agen sa volonté de se battre "jusqu’au bout" et d’aller plaider sa cause devant les tribunaux internationaux s’il n’obtenait pas satisfaction auprès de l’État pour le préjudice subi à la fin de la guerre d’Algérie.

"La seconde génération ne sera pas aussi docile que la première, elle se battra jusqu’au bout tant que le dossier harki n’aura pas été réglé de manière juste et digne, même s’il fallait porter nos problèmes auprès de la Cour européenne de justice, des tribunaux internationaux et des organes de l’Onu", a prévenu le porte-parole du CNLH, Mohamed Badi.

Lors d’une réunion publique réunissant quelque 150 personnes, le comité a également décidé de patienter jusqu’au 25 septembre pour d’éventuelles annonces du gouvernement lors de la Journée nationale d’hommage aux harkis.

"Nous allons attendre ce qu’ils nous proposent mais il n’y aura pas plus que les propos qu’ils nous ont tenus", a estimé M. Badi, qualifiant leurs propositions de "mesurettes". Le CNLH entend organiser plusieurs conférences de presse et exprimer ses revendications sur les réseaux sociaux.

Un groupe de travail, lancé à l’initiative du chef de l’État, préconise de créer un "fonds de réparation et de solidarité" de 40 millions d’euros pour ces anciens supplétifs de l’armée française et leurs enfants.

"Nous avons demandé à ce qu’ils créent un budget spécial pour la communauté harki, ce qui nous a été rejeté à la figure. Nous demandons 35 à 40 milliards d’euros de réparations. La question qu’on se pose, c’est que vaut la communauté harkie ?", a poursuivi M. Badi.

Le CNLH a aussi réclamé "une véritable loi qui reconnaisse que la France de l’époque a volontairement abandonné la communauté harkie" en Algérie en 1962, alors que le groupe d’experts préconise une simple résolution parlementaire.

Pour M. Badi, "ils auraient dû au moins nous faire assoir autour d’une table et discuter de nos propositions. Si elles étaient trop fortes, on pouvait toujours discuter. Maintenant, on nous a mis tout simplement un budget qu’ils avaient préparé en amont".

A la fin de la guerre d’Algérie (1954-1962), 60.000 des Algériens recrutés comme auxiliaires de l’armée française ont été admis en France après les accords de paix. Les autres – entre 55.000 et 75.000 selon les historiens – ont été abandonnés et victimes de sanglantes représailles de la part des nationalistes qui les considéraient comme des traîtres.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite