Selon une source proche du dossier, Eric Olsen conteste également son autre mise en examen, affirmant n’avoir commis aucune infraction, car il n’avait aucun pouvoir de décision sur la région concernée au moment des faits.
Au fil de l’enquête, huit anciens cadres ou dirigeants, dont l’ex-PDG Bruno Lafont, ont été mis en examen pour « financement d’une entreprise terroriste » et/ou « mise en danger de la vie » de salariés. Deux intermédiaires locaux au cœur de l’affaire, Amro Taleb et Firas Tlass, sont par ailleurs visés par un mandat d’arrêt.
« Complicité de crimes contre l’humanité »
Lafarge SA a été mis en examen en juin pour « financement d’une entreprise terroriste » et « complicité de crimes contre l’humanité ». Le groupe, qui a saisi la cour d’appel de Paris d’une requête en nullité pour contester sa mise en examen, est soupçonné d’avoir déboursé via sa filiale LCS près de 13 millions d’euros entre 2011 et 2015 auprès d’intermédiaires et de groupes armés, dont l’organisation État islamique, pour maintenir la production dans son usine de Jalabiya, alors que le pays s’enfonçait dans la guerre.
L’enquête soulève des questions sur ce que savaient ou non les autorités françaises sur les agissements de Lafarge, qui a fusionné en 2015 avec le suisse Holcim, et si la diplomatie a ou non laissé faire, voire encouragé le cimentier à maintenir ses activités en Syrie.