Festival Mawazine : « Parfois, nous avons besoin de musique pour guérir » (Yusuf Islam)

« Diffuser un message de paix dans un monde d’incompréhensions et de conflits » est parmi les raisons du retour de Yusuf Islam sur scène, a confié l’artiste dimanche à Rabat (Maroc).

Festival Mawazine :
"Dans ma vie, j’ai surmonté de nombreux obstacles et pu réaliser plusieurs de mes rêves dans ma carrière. Mais il manquait quelque chose. C’était le côté spirituel. J’en avais besoin et il m’a beaucoup inspiré", a expliqué Yusuf Islam dans un entretien à la MAP, en marge de sa participation, lundi soir, au festival Mawazine .

"J’ai trouvé les réponses les plus satisfaisantes à mes interrogations dans le Coran. Ma vie a changé après. Elle s’est améliorée. C’est à cette étape que j’ai commencé ma vie familiale et mon engagement humanitaire. Je n’avais plus vraiment le temps pour faire de la musique", a-t-il ajouté.

Entre 1977 et 1985, Yusuf Islam s’éloigne totalement des projecteurs. Il revient après, mais se contente des chansons religieuses (Anachid). Il faudra attendre jusqu’en 2006 pour qu’il enregistre enfin un nouvel album, avant d’entamer une tournée internationale en 2010.

"Le monde a changé. J’ai effectivement réalisé beaucoup de choses à travers mon engagement pour la cause humanitaire. Mais les problèmes contemporains sont tellement compliqués", a-t-il dit. "Les conflits et l’incompréhension sont les plus grands problèmes d’aujourd’hui", a-t-il poursuivi.

"L’image de l’Islam fait actuellement l’objet de distorsions. Nous devons raviver l’âme de l’Islam, le vrai", a-t-il plaidé.

Pour lui, le problème est que "la majorité se mure dans son silence, alors que le message de paix a plus que jamais besoin d’être diffusé ".

"On a besoin de porte-paroles de ce message", a dit Yusuf, ajoutant que "la musique est un moyen efficace (…) parfois nous en avons besoin pour guérir".

Une fois interrogé sur son passé, notamment la période où il a été victime de plusieurs campagnes d’hostilité, il accepte volontiers d’y revenir, sans rancune.

Parce que, dit-il, il s’est rendu compte, très tôt, "que dans la vie, les préjugés dominent et les gens ont tendance à porter des jugements sur des choses qu’ils connaissent mal".

"Certains ont perçu mes choix comme une sorte de fracture. Pourtant, j’avais cru que cela allait être logique à leurs yeux. Qu’ils allaient comprendre ces choix", déplora-t-il.

Et d’assurer: "Le malentendu est né le jour où le politique est entré en ligne…le spirituel devait forcément être interprété politiquement alors que cela n’avait rien à voir". Des incompréhensions qui lui ont d’ailleurs inspiré "Don’t let me be misunterstood".

Le soir du concert, son message sera donc celui de la paix.

"J’espère chanter au public des morceaux qui lui rappelleront toujours ce message", a-t-il déclaré.

Très attendu, le concert de Yusuf Islam promet d’être l’un des moments forts de cette 10ème édition du festival Mawazine.

Samedi, Kanye West a placé la barre très haut avec son show époustouflant. La soirée du dimanche était moins intense que celle de la veille, l’excuse de Rached El Majed et la prestation des Sugababes y étant pour quelque chose.

Quant à Roger Hodgson, qui a joué au Théâtre Mohammed V, il a été le meilleur, dimanche.

Propos recueillis par Ali Hassan Eddehbi

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite