Féminicides: le gouvernement français lancera en septembre une grande concertation

Le gouvernement français lancera en septembre une grande consultation sur les violences conjugales, afin d’enrayer le phénomène des féminicides, au nombre de 75 depuis le 1er janvier selon un collectif, a annoncé une secrétaire d’Etat dans un entretien au Journal du Dimanche (JDD).

"Nous lançons (…) une mobilisation nationale avec une grande consultation citoyenne et une campagne pour interpeller toute la société", ajoute la secrétaire d’Etat à l’Egalité femmes-hommes, Marlène Schiappa.

Le président français Emmanuel Macron a reconnu samedi soir que le pays n’avait "pas su (…) protéger" les victimes de meurtres commis par des conjoints ou anciens compagnons, dans un message sur Facebook.

Cette grande concertation, qui sera introduite par le Premier ministre Edouard Philippe "et réunira les ministres concernés, acteurs de terrain, services publics, associations, familles de victimes", s’ouvrira "le 3/9/19, en écho au numéro 3919", la ligne téléphonique consacrée aux femmes victimes de violences, relève Marlène Schiappa. Il doit permettre de "construire des mesures encore plus efficaces, au plus près du terrain".

L’annonce gouvernementale a suscité une réponse cinglante des féministes de #NousToutes: "une réunion dans deux mois et des résultats dans cinq (après l’adoption du budget de l’Etat). Le décalage entre la mobilisation inédite de la société contre les féminicides et les réponses apportées est flagrant", estime ce collectif dans un communiqué.

"Des femmes sont en danger, en ce moment même", ajoute #NousToutes après qu’une femme trentenaire a été retrouvée morte étranglée samedi à son domicile des Yvelines (région parisienne). Ce décès a été comptabilisé comme le 75e féminicide depuis le 1er janvier par la page Facebook qui les recense.

Environ 2.000 personnes selon les organisateurs, 1.200 d’après la police, s’étaient rassemblées samedi à Paris pour exiger des mesures immédiates, à l’appel d’un collectif de familles et proches de victimes.

Si l’on prend en compte les couples officiels comme les non-officiels (du mariage à la relation épisodique), 130 femmes sont mortes en 2017 en France, tuées par leur conjoint ou ex, contre 123 en 2016, selon le ministère de l’Intérieur.

En Espagne voisine, la lutte contre les violences sexuelles est une cause nationale, depuis qu’une retentissante affaire de viol collectif en 2016 a suscité d’énormes manifestations féministes pour soutenir la parole des femmes victimes d’agressions sexuelles.

Comme d’autres pays européens, l’Espagne utilise le bracelet électronique dans la lutte contre ce fléau. Les chiffres des meurtres de femmes y ont baissé de manière significative depuis 10 ans.

En France, il est prévu par la loi depuis février 2017. Mais il n’a encore jamais été testé.

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