Face au terrorisme, Juppé ne prône ni l’angélisme ni la surenchère
Lors d’un point presse, le maire de Bordeaux, et favori à la primaire, a annoncé qu’il fallait « changer de braquet » dans la réponse au terrorisme.
Source AFP
Le maire de Bordeaux, lors d’une conférence de presse à Paris, a prôné l’« intransigeance et sang-froid dans les mois qui viennent. » L’ancien Premier ministre a rejeté tout « angélisme »: « l’État a la responsabilité de protéger les concitoyens ». « Pas de surenchère non plus », a-t-il poursuivi . « La Constitution doit être respectée », a dit le maire de Bordeaux en direction de la droite. « Entre ces deux principes, un équilibre doit être trouvé. »Pour lui, l’État de droit, que le gouvernement prétend vouloir préserver pour rejeter certaines mesures proposées par l’opposition, « prévoit des mesures exceptionnelles dans des circonstances exceptionnelles. » Mais « nous ne sommes pas allés au bout de ce que l’État de droit permet », a-t-il ainsi rappelé.
Favorables aux centres de déradicalisation
Alain Juppé a rappelé les six « leviers » sur lesquels il faut, selon lui, agir en « changeant de braquet » : le renforcement du renseignement, des capacités de défense de l’Europe, l’optimisation de la sécurité, l’organisation de l’islam de France, tout en insistant sur deux d’entre eux. Tout d’abord, « rendre plus efficace la réponse judiciaire et pénale à la menace terroriste », notamment en « accélérant les délais d’instruction et de jugement », mais aussi en « durcissant certaines sanctions », avec un « délit de séjour sur les opérations terroristes extérieures ou tentative de séjour à l’extérieur" de ce type. Celui que les sondages donnent face à Nicolas Sarkozy au second tour de la primaire est lui aussi favorable au recours, dans les cas les plus critiques, à des « centres de déradicalisation ».
Juppé croit « plus que jamais » à l’identité heureuse
Deuxième élément, « l’intensification de la lutte contre la radicalisation islamique ». Juppé a appelé les musulmans français à « prendre l’initiative pour se structurer » et a souhaité que soient fixées « les règles entre l’islam de France » et la République. Juppé a dit croire « plus que jamais » à son concept d’« identité heureuse », critiqué par ses adversaires à la primaire. « Je ne suis pas de ceux qui considèrent qu’on va mettre tout le monde dans un même moule et assimiler tout le monde selon le même profil, ce n’est pas vrai. »
Faisant référence à son voyage en Polynésie française, dont il vient de rentrer, il a souligné les « origines, les couleurs de peau, les religions différentes », comme éléments qui font « notre France, à deux conditions : qu’on ne tombe pas dans le communautarisme et qu’on partage quelque chose en commun ».