Exilés fiscaux: Sarkozy veut la création d’un « impôt lié à la nationalité »

Exilés fiscaux: Sarkozy veut la création d
Nicolas Sarkozy a proposé lundi soir la création d’un "impôt lié à la nationalité" afin que "tout exilé fiscal" soit soumis à une contribution à hauteur de "la différence" entre la somme qu’il verse à l’étranger, et ce qu’il aurait payé "sur les revenus de son capital en France".

"Je souhaite que la fiscalité et la nationalité maintenant soit liées", a expliqué le président-candidat dans l’émission "Paroles de Français" sur TF1. "L’exilé fiscal, c’est celui qui veut rester Français pour la nationalité, mais qui ne veut pas rester en France pour la fiscalité", a-t-il accusé.

"Nous allons appliquer ce qu’appliquent les Américains, un impôt lié à nationalité", a-t-il affirmé. "Tout exilé fiscal -c’est-à-dire toute personne qui est partie à l’étranger dans le seul but d’échapper à l’impôt français- devra déclarer à l’administration française ce qu’il a payé comme impôt à l’étranger, et si c’est inférieur à ce qu’il aurait payé sur les revenus de son capital en France, on lui fera payer la différence", a-t-il expliqué.

"L’argent ne permet pas tout, ne justifie pas tout", a martelé Nicolas Sarkozy. "Si vous partez pour des raisons d’exil fiscal, pour échapper à l’impôt, alors si vous voulez rester Français, vous paierez le différentiel", a-t-il répété.

Nicolas Sarkozy a cherché à répondre aux attaques de la gauche sur le bilan de son premier mandat en matière fiscale. "Dire qu’on a fait des cadeaux aux riches, c’est scandaleux, c’est un mensonge éhonté", s’est-il emporté. "Nous n’avons pas baissé les impô ts parce que la crise ne permettait pas de baisser les impô ts. Nous avons maintenu l’impô t sur la fortune", a-t-il souligné.

Le président-candidat a souhaité exonérer les artisans de charges sociales, tant qu’ils ne réalisent pas de chiffre d’affaires. "Les artisans seront traités exactement comme les auto-entrepreneurs", a-t-il affirmé. "C’est 250 millions d’euros que nous allons financer par l’impô t minimum sur les grandes sociétés".

Nicolas Sarkozy propose en effet de soumettre les entreprises du Cac 40 à un "impôt forfaitaire", portant "d’abord sur le chiffre d’affaire mondial, puis sur le bénéfice mondial", ce qui pourrait rapporter "deux à trois milliards d’euros" à l’Etat.

Le chef de l’Etat a aussi justifié son souhait de réviser les accords de Schengen sur la libre circulation en Europe, exprimé dimanche lors du meeting de Villepinte. Les accords étant appliqués depuis 1995, "ça fait donc 17 ans et ça ne fonctionne pas", a-t-il constaté.

"Le traité que M. Hollande veut renégocier, il a un mois, (…) ce n’est pas la même chose", a-t-il jugé. Le candidat du PS souhaite réviser le traité européen sur la discipline budgétaire, négocié en décembre dernier entre les dirigeants de l’UE, pour y inclure un volet croissance.

"Si nous avons voulu Schengen, c’est pour que les frontières de l’Europe soient défendues, pas pour que l’Europe soit une passoire", a martelé Nicolas Sarkozy. Le président sortant a réclamé une "convergence des politiques d’immigration", une "gouvernance politique" via les ministres de l’Intérieur, et la possibilité de sanction ou d’exclusion de l’espace Schengen pour les pays "défaillants". Il a aussi souhaité la mise en place d’une "procédure d’urgence qui permette que toute l’Europe vienne au secours d’un pays (…) qui se trouve submergé par une vague migratoire", citant l’exemple de l’Italie, confrontée à un afflux de migrants venus de Tunisie au début de l’année 2011.

Le chef de l’Etat a exposé son idée d’un "buy european act", elle aussi développée à Villepinte, pour imposer un principe de "réciprocité" dans les relations commerciales entre l’Union européenne et les autres pays du monde, notamment les Etats-Unis. Il s’agirait, selon lui, de privilégier les entreprises fabriquant leurs produits en Europe lors de l’attribution des marchés publics européens.

Par ailleurs, Nicolas Sarkozy s’est dit favorable à une réforme de la dépendance à l’horizon 2013, c’est-à-dire lorsque le déficit sera, selon les prévisions du gouvernement, ramené à 3% du PIB (produit intérieur brut). Alors qu’il avait initialement projeté de mener cette réforme pendant son premier quinquennat, il n’a pas voulu la mener à bien "alors que la France n’avait pas résolu son problème de déficit", a-t-il précisé.

Sur le plan politique, il a souhaité que la candidate du Front national à la présidentielle, Marine Le Pen, "puisse avoir ses parrainages" d’élus afin de pouvoir concourir pour l’Elysée, alors que la date limite pour le dépôt des signatures est fixée au 16 mars. Le président-candidat s’est à nouveau prononcé en faveur de parrainages par les citoyens français "pour la prochaine élection présidentielle".

Soulignant que le vote FN constitue "une impasse totale", il s’est adressé aux électeurs tentés par l’extrême-droite: "en votant pour le Front national, ils ne feront qu’une chose: favoriser le Parti socialiste", a-t-il estimé.

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