Exclusif-Le fax du juge de liaison américain scelle le sort de Saad Lamjarred, le chanteur écroué à la prison Fleury-Mérogis

A 19H 45 vendredi soir, le couperet est tombé. Plus question d’évoquer une liberté sous contrôle judiciaire de Saad Lamjarred. Le fax du juge de liaison américain près l’ambassade des Etats-Unis à Paris a scellé le sort du chanteur marocain qui a été écroué dans la soirée à la prison Fleury-Mérogis en région parisienne, a appris samedi Atlasinfo de sources judiciaires.

Alors que la star marocaine se trouvait dans le bureau du juge des libertés, la procureure a mis sur le bureau du juge le fax du juge de liaison américain dans lequel il est indiqué que le chanteur est poursuivi et recherché aux Etats-Unis pour des faits similaires datant de 2010, a-t-on appris.

"La plaignante américaine a retiré sa plainte suite à un accord à l’amiable", selon l’avocat du chanteur Brahim Rachidi. Mais cela n’a apparemment pas annulé les charges contre Saad Lamjarred aux Etats-Unis.

Selon nos informations, ce sont les juges français qui ont sollicité leurs homologues américains. Et malgré toutes les garanties fournies par la défense de la star marocaine, le juge des Libertés a décidé, après sa mise en examen par une juge d’instruction pour "Viol et violences volontaires aggravés", de le mettre en détention en attendant son procès.

Une jeune femme de 20 avait déposé plainte mercredi matin, affirmant avoir été agressée quelques heures plus tôt par Saad Lamjared dans sa chambre d’hôtel. Saad Lamjarred, qui devait se produire samedi en concert à Paris au Palais des Congrès, avait alors été interpellé et placé en garde à vue.

Hier soir, les avocats du chanteur, Maîtres Jean-Marc Fedida, Brahim Rachidi et Aicha Ansar, ont interjeté appel en référé contre la décision du juge des libertés. L’appel sera examiné mercredi.

Ils demandent également qu’une confrontation entre le chanteur et la plaignante française soit organisée au plus vite. Cette confrontation n’a pas eu lieu car la plaignante était « en état de choc traumatique ».

Le collectif d’avocats demande également de convoquer d’autres témoins présents à la soirée qui s’est déroulée auparavant dans une boite de nuit parisienne. La star marocaine avait consommé de l’alcool et des stupéfiants au moment des faits, selon les premiers éléments de l’enquête.

"C’est une triste décision prise ce soir par le juge des libertés sur la base d’accusations contestées et contestables. La défense n’aura de cesse de démontrer que ces accusations qui ont été portées contre lui sont le fruit de l’imagination, voire pire", a déclaré son avocat, Me Jean-Marc Fedida à la presse à l’issue de l’audience devant le juge des libertés.

Dévasté et en larmes, le père de Saad Lamjarred, l’artiste Bachir Abdou, s’était rapidement éclipsé à la sortie du palais de justice, entouré par des Marocains venus le soutenir. Il avait espéré jusqu’au bout une libération sous contrôle judiciaire de son fils.

Né en 1985, Saad Lamjarred est originaire de Rabat, où il a grandi dans une famille d’artistes renommés. Il a commencé à se faire connaître dans le monde arabe en 2007 en participant à l’émission libanaise Super Star. En septembre, son clip "Ghaltana" ("Tu as tort") a été visionné plus de 16 millions de fois en une semaine sur internet et son titre phare, "Lm3allem" ("C’est toi le boss"), a été vu 492 millions de fois.

L’ensemble de ses vidéos comptabilise près d’un milliard de vues sur sa chaîne YouTube, qui compte deux millions d’abonnés.

Par Hasna Daoudi

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