Européennes: les Français votent ce week-end, RN et La République en Marche en position de force

Le Rassemblement national et La République en Marche abordent en position de force les élections européennes dimanche. Mais l’incertitude reste entière sur l’issue du scrutin.

Vendredi, l’explosion d’un colis piégé à Lyon a marqué la toute fin de la campagne. L’impact de cet acte – qui a fait 13 blessés légers et n’a pas été revendiqué -, est difficile à déterminer.

La campagne a été dominée ces dernières semaines par l’affrontement entre Emmanuel Macron et la patronne du RN, Marine Le Pen, qui appelle à un référendum "anti-Macron".

Le scrutin a débuté dès samedi 08H00 locale à Saint-Pierre et Miquelon, avant la Guyane, les Antilles et la Polynésie, cette partie des Outre-mer prenant de l’avance en raison du décalage horaire.

Dimanche, les bureaux de vote ouvriront aussi à 8H00 en métropole. Le vote s’achèvera à 18H00, à l’exception des grandes villes où les bureaux pourront rester ouverts jusqu’à 20H00.

Sécurité des bureaux de vote
Après l’explosion à Lyon, le ministre de l’Intérieur a demandé aux préfets un renforcement de la vigilance et de la sécurité des lieux accueillant du public, ce qui pourrait se traduire par des patrouilles renforcées autour de certains bureaux.

Emmanuel Macron a reçu samedi en début d’après-midi Christophe Castaner pour "un point général de situation" sur les questions de "sécurité intérieure", a indiqué l’Elysée.

C’est le premier test électoral pour le chef de l’Etat depuis les législatives 2017. C’est aussi le premier rendez-vous dans les urnes consécutif à la crise des "gilets jaunes" et aux annonces de l’Elysée pour tenter d’en sortir.

A la veille du scrutin, entre 45 % et 48 % des intentions de vote se concentrent sur les deux listes RN et LREM. Et l’élection devrait être à nouveau marquée par une forte abstention, malgré un sursaut de mobilisation ces derniers jours.

"Je vote par principe, j’ai toujours voté", déclare à l’AFP Hugues Bachelot au bureau de Colombier, à Saint-Barthélemy. Mais il n’est pas encore sûr de son choix, la campagne ne l’ayant "pas convaincu".

Avec un record de 34 listes en lice, 47 millions de Français sont appelés à voter pour élire 79 eurodéputés, dont cinq devront attendre la sortie éventuelle du Royaume-Uni de l’Union européenne pour prendre leurs fonctions.

Le RN est en tête devant LREM dans l’ensemble des derniers sondages. Mais l’écart, de 0,5 à 2,5 points en sa faveur reste limité. Avec 23 % à 25 % d’intentions de vote, il se rapproche du score réalisé en 2014 par le Front national, alors arrivé en tête avec près de 25 % des voix.

"Les ferments du succès du FN en 2014 sont là : mobilisation de l’électorat de Marine Le Pen de la présidentielle 2017, une certitude de choix élevée chez les électeurs RN et la nationalisation du scrutin qui permet d’installer le vote RN comme le vote +anti-Macron+", analyse Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l’Ifop.

M. Macron n’a cessé de dramatiser l’enjeu du scrutin et s’est investi dans la fin de campagne, pour un résultat incertain.

Un succès du Rassemblement national serait perçu comme un désaveu pour le chef de l’Etat. Ces derniers jours, une partie de la majorité semble avoir commencé à s’y préparer. Un score de la majorité présidentielle "proche" de celui de M. Macron au premier tour de la présidentielle 2017 (24 %) serait déjà un "exploit politique", a fait valoir le ministre de l’Economie Bruno Le Maire.

Emmanuel Macron glissera son bulletin dans l’urne dimanche au Touquet (Pas-de-Calais), et sera à l’Elysée pour la soirée.

Quel taux d’abstention ?
Chacune des deux listes, RN et LREM, peut espérer faire élire plus d’une vingtaine d’eurodéputés.

Quatre ou cinq autres semblent en mesure d’obtenir des élus au Parlement européen. Créditée de 13 %, celle des Républicains conduite par François-Xavier Bellamy n’est pas parvenue à réduire l’écart avec le duo de tête.

Loin derrière, La France insoumise et Europe-Ecologie Les Verts, à 7 % à 9 %, se disputent la première place à gauche, au terme d’une campagne difficile pour leur camp, miné par ses divisions.

Créditée de 5 % à 6 %, la liste PS/Place publique peut espérer franchir la barre des 5 % qui permet d’avoir des élus.

Pour les autres listes, ce sera plus compliqué: "Alliance jaune", proche des "gilets jaunes", atteint tout juste 1 %.

Appel d’Emmanuel Macron à la "mobilisation générale", cri d’alarme de Jean-Luc Mélenchon qui redoute "une abstention énorme"… Chacun s’est attelé à mobiliser les électeurs qui boudent habituellement le scrutin.

Les dernières enquêtes révèlent un regain de mobilisation, mais l’abstention devrait se situer, selon les instituts, à un niveau proche de celle de 2014 (57,57 %).

Le scrutin est organisé de jeudi à dimanche dans les 28 pays de l’UE pour élire 751 eurodéputés. 47,1 millions de personnes sont inscrites sur les listes électorales françaises, dont 331.000 ressortissants d’un autre Etat membre de l’UE.

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