Europèennes : camp de Merkel en tête mais en baisse

Le centre-droit de la chancelière allemande est en tête des européennes dimanche malgré un plus bas historique, devant les Verts qui réalisent une percée sans précédent, selon les projections des télévisions publiques.

L’extrême droite AfD atteint son objectif avec 10,5% (7,1% en 2014) et décrocherait 11 des 96 sièges allemands au Parlement européen, selon les chaînes ARD et ZDF.

La CDU-CSU d’Angela Merkel, conduite par le candidat à la présidence de la Commission européenne Manfred Weber, s’élève à environ 28%, le plus faible score de son histoire toutes élections à l’échelon national confondues. La formation totalisera 28 élus.

Les Verts s’envolent à 20,6-20,8% (contre 10,7% en 2014) et compteront 21 députés.

Les sociaux-démocrates (SPD), membres de la coalition gouvernementale au pouvoir, s’écroulent eux à 15,5% et n’auront que 16 élus. Autre gifle, le plus vieux parti d’Allemagne arrive dimanche deuxième derrière les conservateurs aux régionales dans son bastion de Brême, un Land qu’il dirigeait depuis la fin de la guerre.

La gauche radicale Die Linke aura 5 députés européens, tout comme les Libéraux du FDP.

Les 10 autres sièges allemands se répartissent entre une kyrielle de petites formations, en l’absence de seuil minimal à atteindre, comme le parti satirique Die Partei, les Electeurs libres bavarois ou le parti de la protection des animaux.

La participation aux Européennes a elle bondi de 11 points par rapport à 2014 à 59%.

La percée verte intervient alors que l’urgence climatique est devenue un sujet dominant face à l’incapacité du gouvernement à organiser sa stratégie et à atteindre ses objectifs en matière de réduction des gaz à effet de serre.

– Urgence climatique –

Dans un récent sondage, 68% des Allemands jugent que trop peu est fait pour faire face à l’urgence climatique.

Le parti écologiste, qui s’est rapproché du centre ces dernières années et forme en région des coalitions aussi bien avec la droite que la gauche, était depuis plusieurs semaines aux alentours de 20% dans les enquêtes d’opinion.

"C’est la première fois que le changement climatique joue un tel rôle dans une élection", a noté sur ARD le chef des Verts allemands Robert Habeck.

Les Européennes en Allemagne signent donc une réussite pour les écologistes et l’extrême droite, et un échec pour les deux grands partis qui depuis 1949 ont toujours, séparément ou ensemble, dirigé le pays.

Au niveau national, ces mauvais résultats risquent de provoquer des remous au sein de la coalition, alors que les voix ne cessent de s’élever au SPD pour sortir du gouvernement à l’automne, quitte à provoquer des législatives anticipées.

Les directions des deux grands partis doivent se réunir lundi pour tirer les leçons de ce scrutin.

Affaiblie par une série de mauvais scores lors de régionales, Angela Merkel a de son côté abandonné fin 2018 la tête de son parti et s’est tenue à distance de la campagne des Européennes.

Sa successeure à la tête de la CDU, Annegret Kramp-Karrenbauer, peine depuis à convaincre et sa popularité s’est érodée.

Une grande majorité d’Allemands veut voir Mme Merkel rester jusqu’à la fin de son mandat en 2021, mais sa coalition, la GroKo, ne satisfait que 38% des personnes interrogées, selon le sondage de référence Politbarometer.

Des semaines cruciales se profilent donc car trois régions d’ex-Allemagne de l’Est, où l’AfD peut espérer obtenir plus de 20% des voix, votent en septembre et octobre. Un mauvais score du SPD et de la CDU pourrait être fatal pour le gouvernement.

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