Européennes: Wauquiez ne croit pas à « la réédition de 2017 »

Laurent Wauquiez, le patron des Républicains, s’est félicité vendredi à Strasbourg des bons sondages de la liste LR pour les Européennes, en considérant que "les Français refusent d’être condamnés à la réédition de 2017".

"Pourquoi pensez-vous que les choses bougent pour nous ? Qu’en deux mois, nous avons gagné 7 points ? Parce que les Français veulent le choix, ils refusent d’être condamnés à la réédition de 2017, entre le chaos de Marine Le Pen et la déception d’Emmanuel Macron", a lancé le président de LR lors d’un meeting devant quelque 500 partisans.

La liste menée par François-Xavier Bellamy recueille entre 14 et 15 % d’intentions de vote dans les dernières études d’opinion, alors qu’elle avait connu un plancher de 8 % dans un sondage au coeur de l’hiver.

"La responsabilité des Républicains, c’est de ré-offrir le choix", a encore lancé le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes.

"Il y a une liste qui a une dynamique, il y a une liste qui a fait bouger les choses, il y a une liste qui va créer la surprise, c’est celle des Républicains", a-t-il encore prophétisé, en faisant valoir "une petite brêche qui est en train de s’ouvrir et qui chaque jour qui passe est en train de s’élargir".

En Alsace, M. Wauquiez entendait par ailleurs affirmer à nouveau son soutien à Manfred Weber, désigné par le Parti populaire européen (PPE) – auquel appartient LR – comme son "spitzenkandidat", c’est-à-dire celui à qui doit revenir le siège de président de la Commission européenne en cas de victoire du PPE aux Européennes.

Le principe, inauguré lors du scrutin de 2014 qui avait alors consacré Jean-Claude Juncker, est toutefois largement remis en cause par de nombreux chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union, alors que le nom du commissaire français Michel Barnier est de plus en plus cité ces dernières semaines pour occuper le poste.

"Pour l’instant, M. Barnier n’est pas candidat et on verra si la situation évolue", a éludé M. Wauquiez, interrogé sur le sujet alors qu’il parcourait – en compagnie de M. Weber – des champs d’asperges dans une prospère exploitation agricole de la campagne cossue bas-rhinoise.
"Naïveté" de l’Europe

L’étape à Strasourg entendait encore marquer un ancrage européen pour MM. Wauquiez et Bellamy, mais en jouant sur une ligne de crête pour mieux se démarquer d’Emmanuel Macron qui, selon le patron de LR, "n’a pas compris qu’il fallait changer d’Europe et pas l’Europe des normes, l’Europe des impôts, l’Europe de la bureaucratie".

"Strasbourg, c’est le lieu où l’Europe a montré ses failles et malheureusement sa naïveté" face à "la barbarie islamiste", a renchéri François-Xavier Bellamy, en référence à l’attentat du 11 décembre lors du marché de Noël de la capitale alsacienne.

"Ce sont ces guerres, cette menace terroriste, cette menace islamiste, à laquelle il nous faut réapprendre à faire face: l’Europe doit apprendre à sortir de la naiveté", a encore répété la tête de liste lors d’un discours largement marqué par l’affirmation des "racines" gréco-latines et judéo-chrétiennes, en regrettant "l’erreur immense" de ne pas "les avoir inscrites" dans les traités européens.

Si Manfred Weber a reconnu la "fierté de cette empreinte du christianisme", en donnant des satisfecit au duo conservateur français, le champion du PPE – majoritaire au Parlement depuis sa création en 1979 – les a toutefois mis en garde contre des critiques de l’Union trop virulentes : "Notre Europe, c’est une bonne Europe", a-t-il asséné, "et c’est l’Europe que nous, chrétiens-démocrates, notre famille, nous avons forgée".

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