Eric Zemmour à la convention de Marion Maréchal, vent debout contre immigration et islam

Le polémiste Eric Zemmour a ouvert la réunion samedi à Paris autour de l’ancienne députée d’extrême droite Marion Maréchal, en quête d’une "alternative" à Emmanuel Macron, en lançant une violente charge contre l’islam et les immigrés "colonisateurs".

Il s’exprimait lors d’une "convention de la droite" à Paris, réunissant plusieurs représentants de la droite conservatrice et identitaire.

Récemment condamné pour provocation à la haine religieuse, Eric Zemmour, qui était à Perpignan lundi aux côtés du député RN Louis Aliot, a jugé que les "problèmes aggravés par l’immigration sont aggravés par l’islam", dans un discours très violent contre les immigrés "colonisateurs" et "l’islamisation de la rue".

"Entre vivre (et vivre) ensemble, il faut choisir", a-t-il dit en citant Renaud Camus, adepte de la thèse complotiste et controversée du "grand remplacement" de la population européenne et chrétienne par une population immigrée et musulmane.

"Le retour en arrière ne fait pas un avenir. (…) Tout cela ne rassemble que les craintifs", lui a rétorqué l’essayiste Raphaël Enthoven, seul contradicteur à s’exprimer. "Retournez en Algérie" a lancé quelqu’un dans la salle, qui l’a sifflé quand il a évoqué la nécessité d’"assumer les crimes contre l’humanité" pour ne pas "donner à la francité tous les attributs du communautarisme".

Le député LREM Aurélien Taché avait renoncé à participer à la rencontre après le refus des organisateurs d’accréditer des journalistes jugés "agressifs et dénigrants", qui ont été invités depuis.

A rebrousse-poil d’une réunion présentée comme un simple échange d’idées, le maire de Béziers Robert Ménard, soutenu par le RN, a lancé aux participants: "Il faut arrêter de parler de la politique. Il faut que vous en fassiez" pour "se confronter au réel". Il a fustigé le "pessimisme" d’une droite "qui a la trouille".

"élargir l’audience"

Officiellement retraitée de la politique (à l’âge de 29 ans), Marion Maréchal, qui ne manque jamais de la commenter, s’exprimera dans la soirée.

Mme Maréchal, qui juge le RN "pas suffisant" pour gagner, considère que l’effondrement de LR aux élections européennes (8,5 % des voix) est "une opportunité" pour "ancrer dans un avenir commun" droite et extrême droite.

Il ne s’agit pas cependant de créer un "mouvement politique", se défend la jeune femme, qui a abandonné le nom Le Pen mais a toujours sa carte au RN et ne veut pas entrer en conflit avec sa tante Marine Le Pen, présidente du parti, de plus en plus agacée par ses initiatives.

Jugeant sa nièce "un peu jeune" pour représenter le RN en 2022, la cheffe du RN a demandé aux cadres de son parti de ne pas participer à ce qu’elle qualifie de "discussion" entre "cathos-conservateurs". Seul l’eurodéputé RN Gilbert Collard, "électron libre" au RN, viendra parler des "juges".

Mme Le Pen a dit samedi à BFMTV attendre "avec impatience de voir s’il y a des éléments qui sortent de cette convention et qui permettent d’élargir électoralement l’audience de ceux qui défendent la France".

Marion Maréchal a également fait des vagues chez LR pour avoir dîné fin juin avec plusieurs élus et militants du parti, hostiles aux alliances avec l’extrême droite.

Les députés LR ont été tous invités, y compris le favori pour la tête du parti Christian Jacob, qui a décliné, et le conservateur François-Xavier Bellamy, dont "l’agenda était déjà bloqué".

Un jeune LR, Erik Tegnér, figure cependant parmi les organisateurs, avec le mensuel L’Incorrect et le réseau d’entrepreneurs "Cercle Audace". Et quelque 80 autres jeunes LR ont annoncé leur participation, dans une tribune publiée par Valeurs Actuelles pour "rebâtir une droite fière d’elle-même, sans tabou".

Seul parlementaire LR à venir à cette réunion, le député de l’Ain Xavier Breton a dénoncé le projet de loi sur l’élargissement de la procréation médicalement assistée (PMA).

"Des tables rondes de la droite +hors les murs+ ça fait longtemps qu’il y en a. Mais il manque l’essentiel: le mouvement qui portera ces idées", estime le politologue Jean-Yves Camus, en rappelant qu’Emmanuel Macron "la première chose qu’il a faite, c’est de créer un parti".

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