Eric Zemmour : « C’est normal que les flics contrôlent les Arabes et les Noirs »

Récidive. Mercredi dernier, dans un entretien diffusé au Québec, le journaliste Eric Zemmour a justifié la discrimination des contrôles policiers à l’encontre des Arabes et des Noirs en réaffirmant, malgré un procès en cours pour des propos similaires, que « la plupart des trafiquants » étaient issus de la communauté afro-maghrébine.

Eric Zemmour : « C’est normal que les flics contrôlent les Arabes et les Noirs »
Une condamnation pour diffamation à caractère racial et provocation à la discrimination raciale : telle est la requête prononcée le 14 janvier par le Parquet de Paris à l’endroit d’Eric Zemmour pour ses déclarations relatives aux « trafiquants, pour la plupart, noirs et arabes ». Cette recommandation judiciaire n’a pas dissuadé le chroniqueur de réitérer récemment son propos controversé dans une interview pour la télévision canadienne. Eric Zemmour va même jusqu’à justifier le délit de faciès consistant à contrôler davantage « les Arabes et les Noirs » en raison d’une imputation, légitime selon lui, de trafic de drogue. Porte-parole improvisé des autres « Arabes et Noirs » -avec lesquels il « discute », le journaliste prétend également qu’il s’agirait là de leur « problème majeur : la délinquance d’une partie de la jeune génération ».

Pour désamorcer l’argument socio-économique, selon laquelle la précarité des banlieusards d’origine immigrée expliquerait en partie leur relative surreprésentation dans les statistiques de la délinquance, Eric Zemmour a fait allusion à un vague « rapport administratif récent » qui révèlerait qu’il y a davantage de pauvreté en zone rurale. Une tactique rhétorique directement inspirée, presque mot pour mot, d’un ancien militant d’extrême droite, Xavier Raufer, désormais expert en criminologie et théoricien d’un concept particulier : la « culture de l’excuse ».

Le nouveau dérapage commis par Eric Zemmour s’inscrit, au travers d’une surenchère progressive dans la provocation, dans la lignée de ses déclarations antérieures sur des sujets connexes. Vendredi prochain, le tribunal devra rendre son jugement.

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