Equipe de France : le grand déballage fait pschitt (Le Parisien)

Equipe de France : le grand déballage fait pschitt (Le Parisien)
Décidément, les Bleus traversent ce mois de juin en se montrant aussi décevants sur le terrain qu’en dehors. Alors qu’ils avaient quitté l’Afrique du Sud derniers de leur groupe en promettant « la vérité aux Français » (Patrice Evra) ou en lançant « Ne vous inquiétez pas, je parlerai bientôt » (Thierry Henry), ils ont tenu hier soir des discours aussi convenus que pauvres en révélations.

Evra et Abidal sur TF1 ou Henry sur Canal + ont ainsi livré leur version des événements qui ont choqué la France ces derniers jours. Et comme le souligne Christophe Dugarry à l’issue de l’interview d’Henry réalisée à Barcelone pour Canal + par Michel Denisot, il y a de quoi « rester sur sa faim ». « J’attendais une vraie explication, assure le consultant. On aimerait savoir pourquoi on en est arrivé là. C’est dommage. »
Et face au constat des nombreuses similitudes entre les discours d’Evra et Henry, Dugarry s’amuse : « Peut-être qu’ils se sont appelés… » Le champion du monde n’a sans doute pas tort. Car quelques minutes plus tard, Abidal prononcera quasiment les mêmes paroles. Troublant.

Aucun joueur n’a directement pointé les erreurs de Domenech

Qu’avaient donc à nous dire ces cadres ? Que la « première raison du fiasco, c’est qu’on a pas bien joué » (Henry). D’accord mais ensuite ? Eh bien que l’épisode du bus et du refus de s’entraîner avait été « un geste maladroit » d’après Evra mais qu’il n’avait surtout donné lieu à aucune dissension au sein du groupe. « Pas un seul ne voulait descendre, assure Evra. Je vous le dis avec une honnêteté totale. On est restés unis jusqu’à la fin. »

« Sur le moment, il y avait une unanimité, lance en écho Thierry Henry. Après, je ne sais pas mais, sur le moment, je peux vous dire que personne n’a mis de pression à qui que ce soit. » Eric Abidal pose la dernière couche : « Personne n’a été forcé à rester. Le groupe était solidaire. » Voilà sans doute des propos que liront avec intérêt les Lloris, Sagna ou surtout Gourcuff, malmené verbalement par certains cadres.
Cette relecture de l’histoire soufflée par les meneurs du mouvement ne manquera pas de trotter dans la tête des autres. Evra a révélé hier que, dans le cadre d’une enquête ouverte par le ministère des Sports, « tous les joueurs seront entendus. » Si ce projet aboutit, on sera curieux de voir si l’on observe la même unité.

Bien sûr, Raymond Domenech ne pouvait ressortir indemne des premières explications des joueurs. Mais, là encore, pas un n’a souhaité pointer directement les manquements du sélectionneur. « Qui dirigeait l’équipe ? », a-t-il été demandé à Thierry Henry. « Je pense que, normalement, c’est le coach. Le coach dirige toujours son équipe », s’est-il contenté de répondre avant d’évoquer sa situation personnelle : « Je me suis senti écarté, peu importe qui, quoi, on ne me parlait plus comme avant. » Patrice Evra aussi a vécu une mise à l’écart difficile à vivre. D’abord lorsqu’il a été empêché par Domenech de présenter les excuses du groupe la veille du dernier match : « Avec cette interdiction, on dépassait tout… » Puis le lendemain lors du match : « J’étais totalement en condition de jouer, ce n’était en aucun cas un choix de ma part. »

En conclusion du « grand déballage » qui fait pschitt, Eric Abidal apporte une précision rassurante : « Le groupe vivait très bien, il était sain. Et, contrairement à ce que tous les supporteurs peuvent penser, les 23 joueurs ont l’amour de la France et du maillot.
» Ouf…

DAVID OPOCZYNSKI

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