‘’Entre l’Europe et le Maroc une longue histoire de dialogue interculturel’’

‘’Entre l’Europe et le Maroc une longue histoire de dialogue interculturel’’
Atlasinfo : Au premier regard sur l’exposition, on aperçoit très vite ce lien fort que vous entretenez avec le passé

Paul Dahan : Ce lien est très nécessaire pour comprendre le présent. Et si j’insiste sur ce lien avec le passé, c’est d’abord pour démonter les clichés véhiculés dans le présent et ensuite pour encourager le respect mutuel et le dialogue d’une rive à l’autre de la Méditerranée.

Atlasinfo : L’histoire du Maroc est donc votre thème de prédilection ?

P.D : cela fait 35 ans exactement que je collectionne des objets, des manuscrits, des documents divers. Et toutes les expositions que j’ai organisées un peu partout dans le monde, ont pour objet l’histoire du Maroc, pays où je suis né (1947- Fès), et où j’ai vécu mes 20 premières années. Et si j’ai fait cette exposition qui relate l’évolution des interactions entre le Maroc et l’Europe du 16e siècle à nos jours, c’est pour montrer, entre autres, que l’octroi au Maroc du statut avancé, est tributaire de son ouverture politique certes, mais aussi des ces liens séculaires entre le royaume et l’Europe et des échanges fructueux qui ont marqué ces liens. Et voila donc cette exposition à Rabat, Bruxelles, Anvers, et elle sera ensuite accueillie à Londres, Amsterdam, New York et autres capitales.

Atlasinfo : Quelle mission derrière cette offre culturelle exceptionnelle que représente l’exposition ?

P.D : Le Maroc et l’Europe sont des voisins qui ont une longue histoire commune, et la mission de l’exposition de faire de cette proximité un atout au service de la compréhension entre les deux parties. Il y a deux voies qui s’offrent à nous dans l’avenir : l’une mène à la catastrophe et c’est ce qu’on appelle le choc des civilisations, et la seule alternative pour éviter ce choc des civilisations que moi j’appelle le choc de l’incompréhension de l’autre, c’est le dialogue interculturel.

Atlasinfo : C’est aussi la valorisation de la diversité culturelle…

P.D : Tout à fait. Les populations issues de la diversité peuvent très bien s’instruire de la civilisation dont elles sont héritières. C’est une preuve de la reconnaissance mutuelle et de la valorisation de la diversité dans les sociétés européennes et marocaines. Encore faut-il reconnaître que même si les civilisations méditerranéennes se sont parfois combattues ou affrontées, elles se sont influencées mutuellement et ça a donné, non pas une culture méditerranéenne, mais des cultures méditerranéennes qui se sont inspirées les unes des autres.

Atlasinfo: Quel est votre principal message à travers les pièces et manuscrits exposés?

P.D : c’est principalement de lutter contre les stéréotypes. Les gens connaissent très mal les nuances de cette diversité et complexité du Maroc, et mon but est de les mettre en valeur pour que les gens arrêtent de croire que le Maroc c’est simplement un pays du soleil et du bon couscous. En luttant donc contre ces stéréotypes, contre des idées comme ça très artificielles, on amène les gens à mieux connaître ce pays. Ce sont donc des expositions qui s’articulent autour des questions d’identité et aussi pour amener le Marocain d’ailleurs à mieux connaître son pays.

Propos recueillis par Ahmed Elmidaoui

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