Entre 350.000 et 600.000 cas par an

Les infections sexuellement transmissibles (IST) sont un réel problème de santé publique au Maroc. Ce constat s’est imposé lors du 3ème colloque international de l’Organisation panafricaine de lutte contre le sida tenu ces 25 et 26 mars à Rabat. D’après les participants, il est impératif de relier santé reproductive et lutte contre les IST/Sida.

Entre 350.000 et 600.000 cas par an
Plus de 350.000 nouveaux cas d’infections sexuellement transmissibles (IST) sont enregistrés par an au Maroc, selon le ministère de la Santé. Mais selon l’Organisation panafricaine de lutte contre le sida (Opals), le nombre de nouveaux cas d’IST contractées chaque année est de l’ordre de 600.000 dans notre pays.

Ces chiffres ressortent du 3ème colloque international de l’Opals qui s’est tenu les 25 et 26 mars à Rabat. Au cours de ce rendez-vous, qui a réuni des experts de la santé sexuelle et reproductive du Maghreb et d’Afrique, les participants ont jugé impératif de relier santé reproductive et lutte contre les IST et le Sida. Pour cette dernière maladie, le taux de prévalence reste faible au Maroc, qui a compté à la date du 15 novembre 2009, 3198 cas dépistés.

Le taux de prévalence du Sida est faible au Maroc mais les IST constituent un réel problème de santé publique bien qu’elles aient été prises en compte dans le programme de la santé reproductive de la planification familiale”. selon le Dr Omar Elmenzhi, directeur de l’épidémiologie du ministère de la Santé.

Le planning familial

Dans ce programme de planification familiale, explique le Dr Karima Gholbzouri, chef de la division éponyme au ministère de la Santé, “le Maroc a fait des réalisations importantes et a des engagements en matière de santé sexuelle et reproductive à l’horizon 2012”.

L’instauration de la gratuité de l’accouchement naturel et par césarienne, la création de 74 cellules de prises en charge médicales et psychologiques des enfants victimes de violences sexuelles, sont entre autres réalisations du programme familial.

50 cas

Quant aux engagements liés à la santé sexuelle et reproductive, le Maroc souhaite réduire le taux de mortalité maternelle de 227 décès pour 100.000 naissances aujourd’hui à 50 pour 100.000 en 2012.

Dans cette optique, madame Nadia Bezad, présidente de l’Opals, affirme de façon catégorique que “c’est un impératif de relier la santé reproductive et les IST/Sida”, car “la meilleure façon d’impacter sur les IST/Sida est d’entamer une action forte et commune telle qu’une coalition régionale”, explique t-elle.

Lever les tabous

La RENAA (Regional network arab against aids), une initiative qui a vu le jour dans le cadre spécifique de la lutte contre le Sida dans le monde arabe, s’active dans la prévention contre le Sida. Et de l’avis de son président, Elie Al Aaraj, pour prévenir les IST/Sida, il faut avant tout lever le tabou sur l’éducation sexuelle, l’accès au service et la stigmatisation dans le monde arabe.

L’intégration de la santé sexuelle et reproductive dans la lutte contre les IST/Sida s’avère donc urgente. 70% des cas d’IST au Maroc sont des femmes, chez qui les IST/Sida entraînent des complications lors de la grossesse, l’accouchement et l’allaitement. Pis, les deux domaines ont des causes communes qui sont principalement la pauvreté et les inégalités entre les genres.

Maroc: les IST/Sida en chiffres

-Nombre de cas cumulés: 3198
-Répartition par sexe: 61% des cas sont de sexe masculin et 39% de sexe féminin
-Répartition par mode de transmission: 81% hétérosexuel
-Régions les plus touchées par le Sida: Souss Massa Draâ avec 24% des cas, Marrakech-Tensift, 21%, Tanger-Tétouan, 21% et le Grand Casablanca, 12%.

Kisito Ndour, hier

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