Enquête sur la saisie d’un pétrolier libyen en Bulgarie
Le parquet bulgare a ouvert vendredi, sur demande de la Libye, une enquête sur les conditions de saisie fin décembre d’un pétrolier libyen dans un port bulgare, un incident à l’origine de tensions entre les deux pays.
Tripoli conteste la saisie en décembre du "Badr", un navire de 61.000 tonneaux, intervenue alors que la justice bulgare venait d’ouvrir la voie à une levée de la séquestre qui frappait ce bâtiment appartenant à la société nationale libyenne General National Maritime Transport Company.
Le "Badr" avait été immobilisé en novembre 2017 dans le port de Bourgas à la suite d’une plainte d’une entreprise privée bulgare, Bulgargeomin, qui réclame 9,25 millions de dollars à la Libye pour des sondages géologiques effectués en 1989, une dette contestée par Tripoli.
Le 21 décembre, l’huissier, accompagné d’agents d’une société de gardiennage et de représentants des autorités bulgares, a accédé au vaisseau et l’a fait placer en eaux internationales, après avoir débarqué l’équipage composé d’un capitaine libyen et de 20 marins indiens.
Le tribunal de Bourgas a rappelé vendredi qu’il venait peu auparavant de suspendre la procédure de changement de propriété, déboutant Bulgargeomin.
L’immobilisation du pétrolier a depuis été formellement levée par la Cour administrative suprême, le 2 janvier.
Le chef de l’administration maritime libyenne Omar Abdellah Jaushi a dénoncé une saisie illégale et ordonné que soit saisi en représailles tout bateau bulgare entrant dans les eaux territoriales libyennes, selon un document publié par la presse bulgare.
Le différend a été qualifié de "litige privé" par le ministre bulgare des Transports, Rossen Jeliazkov.