Engouement pour des vacances au Maroc en plein ramadan (Reportage)

Engouement pour des vacances au Maroc en plein ramadan (Reportage)
Avec le mois de ramadan, qui cette année intervient vers le 20 juillet, les mœurs des estivants marocains résidant à l’étranger ont été profondément chamboulées. Certains ont déjà pris d’assaut, depuis début juillet les villes côtières marocaines évitant des vacances ‘’difficiles’’, selon eux, en plein mois de Ramadan. D’autres plus nombreux préfèrent attendre la mi-juillet pour pouvoir profiter pleinement de l’ambiance festive qu’offre ce mois sacré dans leur pays d’origine.
Quant aux professionnels du tourisme, ils ne comptent certainement pas fermer boutique sous prétexte que ce mois de jeûne est un mois mort : ‘’Il est évident que durant le mois de ramadan, le taux de fréquentation des unités hôtelières et le chiffre d’affaires des Tour Opérateurs baissent. Mais c’est une donne avec laquelle on peut composer en offrant au client marocain un produit adapté aux besoins de ce mois, nous confie, Ahmed Brecheq, chef d’agence ‘’Voyages-Sud’’ au quartier Asnières Gennevilliers.

Dans ce quartier à forte fréquentation maghrébine et africaine, les agences de voyage, une dizaine étalée, l’une en face de l’autre, évoquent un certain intérêt pour des séjours en plein Ramadan qui commence à prendre forme. ‘’Tout dernièrement, nous assistons à un certain engouement pour des vacances en plein ramadan et plusieurs agences envisagent des autocars supplémentaires pour répondre au nombre croissant des réservations’’, précise de son côté Driss Annoqri, propriétaire de l’agence ‘’Maroc- tourisme’’. Chez cet agent comptable de formation, l’accent n’est pas seulement mis sur la nécessité de satisfaire les clients MRE à travers des offres incitatives, mais l’expérience porte aussi sur des offres vers des pays maghrébins comme l’Algérie et la Tunisie.

Côté clients, l’envie de vivre le ramadan au Maroc est très forte chez nos MRE, à l’image de Salim (22 ans) qui compte consacrer trois semaines au Maroc en plein mois de ramadan, après son expérience réussie l’année dernière :’’ J’ai passé une semaine au Maroc en 2010, et j’ai trouvé que c’était beaucoup plus facile de faire le jeûne là-bas. C’est vraiment une autre ambiance lors de la rupture du jeûne avec l’ensemble des membres de la famille regroupés au salon meublé de saddari. Cette semaine au Maroc était très facile parce que je l’avais faite là-bas au milieu des proches, et dès que je suis revenu, j’ai trouvé que c’était plus difficile à faire’’, nous confie-t-il, l’air enchanté.

De l’autre bout de la rue, Ihssane (32 ans, mère d’une fillette de trois ans) ne cesse de prier les deux premières semaines du mois de juillet de couler plus vite pour pouvoir encore profiter de cette ambiance splendide du ramadan dans son pays :‘’J’ai hâte de revivre cette ambiance fébrile dégageant mille et un parfums propres aux quartiers de Casablanca qui chatouillent l’odorat’’, nous dit cette casablancaise, dont le look (djellaba, foulard et babouches..), s’aligne parfaitement sur les traditions ramadanesques. Elle garde vivantes les images de cette ambiance de vendeurs des gâteaux miellés comme la Chebbakia ou la M’kharka. Des étalages où se mêlent, dit-elle, Rziaza, Fekkas, Mhajeb, Ghraiba, Corne de Gazelle et autres sucreries délicieuses, exposées avec délicatesse sur des plateaux d’argent.

A ses côtés, Mourad (26 ans, réparateur d’ordi), ne compte pas passer plus d’une semaine sous l’argument des horaires tardifs du ftour et de la forte chaleur qui sévit le mois d’août au Maroc. Avis que ne partage nullement son frère Hamid (38 ans, mécanicien de formation) qui lui rétorque:‘’ Sommes-nous, nous Marocains, trop faibles à ce point pour avoir peur de la rupture du jeûne décalée d’une heure? Comment font les millions de musulmans dans des pays comme la France qui sont encore à GMT+2? Quant à la chaleur, que dire des musulmans vivant en Arabie Saoudite qui jeûnent sous un soleil de plomb?. Pour ce père de famille soucieux d’authenticité, le ramadan est un mode de vie et de pensée. Il faut à son sens ne pas nuire aux autres, s’efforcer de les comprendre, et de les accepter. Il cherche à transmettre ces valeurs à ses enfants. ‘’Je donne seulement l’exemple, comme l’on fait mes parents’’, insiste-t-il.

Brahim Sallak (35 ans), commerçant dans le quartier, habitué chaque année à faire le ramadan au Maroc, conçoit, quant à lui ce mois sacré au Maroc dans un contexte culturel et artistique qui pousse l’ambiance à son paroxysme, à travers des programmations coordonnées par différentes associations culturelles pour offrir, chaque soir, dans les grandes artères de Casablanca, un riche éventail de spectacles modernes et authentiques comportant musiques, chants, rythmes et concert divers.

Atlasinfo.fr

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