En Libye, le ministre français Le Drian appelle à des élections rapides

Le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian, en visite jeudi en Libye, a souligné la nécessité de l’application rapide d’un plan de l’ONU prévoyant un dialogue national et des élections en 2018 pour sortir le pays du chaos.

M. Le Drian a en outre souligné avoir noté "la volonté libyenne de travailler avec la France" dans la lutte contre le trafiquants d’êtres humains, au moment où la crise en Libye contribue à aggraver le drame de centaines de milliers de migrants qui vivent pour beaucoup un enfer dans ce pays.

Après Tripoli où il a rencontré notamment le chef du gouvernement d’union nationale (GNA) Fayez al-Sarraj, le ministre français s’est rendu à Benghazi, 1.000 km plus à l’est, pour rencontrer le maréchal controversé Khalifa Haftar, un autre protagoniste de la crise libyenne et rival du GNA.

"Le calendrier (de l’ONU) est la solution politique indispensable à la Libye et il faut (le) mener maintenant avec la plus grande célérité", a dit le ministre français après un entretien avec M. Sarraj.

Il a souligné une "convergence totale de vues (avec M. Sarraj) sur la mise en oeuvre de cet agenda et sur la nécessité d’aller vite".

"J’ai apporté au président Sarraj le soutien de la France à l’action entreprise par le représentant du secrétaire général des Nations Unies, M. Salamé, pour mettre en oeuvre le processus institutionnel, avec en particulier la mise en oeuvre d’élections au printemps", a-t-il insisté.

Le plan d’action présenté en septembre par M. Salamé, devant le Conseil de sécurité de l’ONU, prévoit plusieurs étapes institutionnelles, dont notamment un référendum sur la Constitution et la préparation d’une loi électorale, avant la tenue d’élections en 2018 à une date non précisée.

Le président français Emmanuel Macron avait évoqué en juillet des élections au printemps après une rencontre près de Paris entre M. Sarraj et son rival, le maréchal Haftar.

Ce délai semble toutefois difficile à respecter, tant les divisions politiques restent importantes.

La Libye est toujours en proie à des violences et à de profondes divisions, en dépit de la signature en décembre 2015 au Maroc d’un accord politique censé rétablir la stabilité dans ce riche pays pétrolier, qui avait basculé dans le chaos après la mort du dictateur Mouammar Kadhafi en octobre 2011.

Cet accord, sous l’égide de l’ONU, avait débouché sur la formation du GNA. Mais cet exécutif ne fait pas l’unanimité en Libye, faisant surtout face à l’hostilité d’autorités parallèles établies dans l’est du pays et appuyées par les forces du maréchal Haftar.

Et la position du GNA risque d’être encore davantage fragilisée avec l’expiration de son mandat, le 17 décembre. Le maréchal Haftar a estimé cette semaine que "tous les corps issus de cet accord (dont le GNA) perdent automatiquement leur légitimité" à cette date.

A Benghazi, M. Le Drian a indiqué que son message au maréchal Haftar était: "Il n’y a pas d’autre alternative (à l’accord du Maroc), y compris pour vous (M. Haftar). Vous avez une image internationale reconnue. Mettez-là au service de votre pays".

Sur le drame des migrants, M. Le Drian a souligné avoir noté "la volonté libyenne de travailler avec la France" dans la lutte contre les trafiquants, en renforçant notamment la collaboration dans le domaine du renseignement.

A l’issue de ses entretiens avec les responsables libyens à Tripoli, M. Le Drian a visité un centre de rétention de migrants dans le centre de la capitale, d’où s’effectuent les opérations de rapatriement des migrants vers leurs pays.

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