En Algérie, des journalistes dénoncent « intimidations » et « menaces »

Des journalistes algériens couvriront vendredi "collectivement" la manifestation hebdomadaire contre le régime à Alger, un acte symbole visant à dénoncer les "intimidations" et "menaces" des autorités à leur encontre, a annoncé à l’AFP l’un des porte-parole d’un collectif de professionnels des médias.

Plus de 300 journalistes de la presse écrite, audiovisuelle et électronique privée, mais aussi de l’audiovisuel public, ont signé un texte dans lequel ils "tirent la sonnette d’alarme" et dénoncent le "harcèlement systématique des médias" en Algérie, théâtre depuis le 22 février d’un mouvement de contestation inédit du régime.

Vendredi à Alger, les journalistes se regrouperont juste avant le départ du cortège pour couvrir ensemble la marche hebdomadaire contre le pouvoir, a expliqué à l’AFP le journaliste Khaled Drareni, un porte-parole du collectif.

"Nous aurons tous un brassard blanc, pour montrer notre qualité de journalistes libres et indépendants et nous allons couvrir cette manifestation malgré les injonctions du pouvoir", a poursuivi M. Drareni.

Dans un texte publié lundi sur une page Facebook intitulée "Pour sauver la presse algérienne", ce collectif dénonce les "pressions et contraintes (…) qui empêchent les journalistes d’accomplir leur devoir professionnel et d’assurer le service public" de l’information.

"Nous exigeons du pouvoir qu’il cesse d’imposer la censure aux médias publics et privés, et de porter atteinte aux libertés médiatiques afin de garantir le droit du citoyen à une information objective et neutre", indiquent les plus de 300 signataires – dont une cinquantaine de la radio et télévision nationales, dont le ton est très contrôlé.

Ils s’insurgent également contre "l’interdiction" faite à certains journalistes de la part de leur hiérarchie de "couvrir les évènements importants" en Algérie, où, après avoir obtenu le départ d’Abdelaziz Bouteflika, à la tête de l’Etat depuis 20 ans, la manifestants continuent de défiler chaque semaine pour obtenir le démantèlement du "système" au pouvoir.

"Le journalisme n’est pas un crime", soulignent-ils, "l’Algérie traverse une séquence historique que les médias et les journalistes doivent accompagner par un plus grand professionnalisme et la liberté en est l’une des conditions fondamentales".

Ils "condamnent le"harcèlement systématique des médias" publics et privés. Au moins trois journalistes sont depuis plusieurs mois en détention provisoire en lien avec des publications sur les réseaux sociaux et d’autres placés sous contrôle judiciaire.

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