Emmanuelle Cosse appelle les Français à dénoncer les actes « racistes » contre les migrants

La ministre française du Logement Emmanuelle Cosse a appelé jeudi les Français à dénoncer les « actions extrêmement racistes » contre des migrants après de récents coups de feu visant un futur centre d’hébergement dans l’ouest du pays.

La ministre écologiste a déclaré à la radio Europe 1 avoir "besoin que tous les humanistes de ce pays, tous les progressistes, s’opposent, s’expriment pour dénoncer ces actions extrêmement racistes".

Le gouvernement de gauche a prévu d’ouvrir des centres d’accueil répartis sur tout le territoire national pour accueillir 9.000 migrants vivant actuellement dans un bidonville sauvage, surnommé "la Jungle", à Calais (nord), face aux côtes anglaises.

Des élus locaux ont exprimé leur opposition à l’ouverture de tels centres sur le territoire de leurs communes. Le président de droite de la région Auvergne-Rhône-Alpes (centre), Laurent Wauquiez, a appelé les maires à les refuser, dénonçant un risque de multiplication de "jungles" sur le territoire. Dans cette région, la justice a invalidé un référendum que le maire d’Allex, une commune de 2.500 habitants, voulait organiser sur ce thème.

Et à Saint-Brévin (ouest) des coups de feu ont été tirés mardi soir contre un centre de vacances choisi par l’Etat pour héberger 70 migrants en provenance de la "jungle" de Calais. Début septembre, un bâtiment vide choisi par l’Etat à Forges-les-Bains (banlieue sud de Paris) pour établir un centre d’accueil de 91 places avait été touché par un incendie vraisemblablement criminel.

"Nous ouvrirons des centres pour atteindre ces 9.000 places parce qu’on ne peut pas accepter de laisser des gens à la rue dans la boue, alors qu’ils relèvent du droit d’asile", a souligné Emmanuelle Cosse.

Selon la ministre, "des militants notamment d’extrême droite utilisent ça pour faire de la politique nauséabonde".

"J’appelle tous les Français à simplement dire qu’aujourd’hui c’est pas difficile d’accueillir, sur l’ensemble du territoire, de petits groupes de personnes, on peut le faire", a-t-elle lancé.

Le Premier ministre Manuel Valls avait affirmé il y a une semaine que la France était "une terre d’accueil lucide", "très loin d’être submergée" et "parfaitement capable" d’accueillir les demandeurs d’asile de Calais.

La ville de Paris a aussi prévu d’ouvrir un centre d’accueil humanitaire pour prendre en charge les centaines de migrants qui installent régulièrement des campements dans le nord de la capitale française, avant de les répartir dans des structures perennes en régions.

La France a enregistré l’an dernier 80.000 demandes d’asile. Par ailleurs elle a accueilli 3.000 personnes au titre du plan européen de répartition des migrants enregistrés en Grèce ou en Italie.

Avec AFP

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