Emmanuel Macron : « Les Français ont besoin de Jeanne d’Arc »

Le ministre de l’Économie voulait rattacher la sainte catholique, souvent récupérée par les souverainistes et le Front national, à l’idéal républicain.

Si François Hollande était au coeur des commémorations du 8 mai 1945, Emmanuel Macron, lui, a présidé dimanche après-midi à Orléans les fêtes annuelles d’hommage à Jeanne d’Arc.

S’il a dit « ne pas croire » dans l’homme ou la femme providentielle, le jeune ministre de l’Économie et fondateur du mouvement politique En Marche ! a salué celle qui a provoqué la fin de la guerre de Cent Ans, qui déchirait la France face à l’Angleterre, dans un interminable conflit de succession. « Comme une flèche (…), sa trajectoire est nette, Jeanne fend le système, elle brusque l’injustice qui devait l’enfermer », a déclaré Emmanuel Macron, dans un discours d’un peu plus d’un quart d’heure riche en références historiques et littéraires, de Michelet à Gambetta en passant par Marc Bloch ou Charles Péguy. « Jeanne se fraye un chemin jusqu’au roi, c’est une femme, mais elle prend la tête d’un groupe armé et s’oppose aux chefs de guerre. (…) Elle était un rêve fou, elle s’impose comme une évidence », a lancé l’ex-banquier devenu conseiller du président François Hollande, puis ministre, devant plusieurs centaines de personnes réunies au pied de la cathédrale d’Orléans pour les 587es fêtes johanniques.

Le destin n’est pas écrit

Jeanne « est dans cette France déchirée, coupée en deux, agitée par une guerre sans fin qui l’oppose au royaume d’Angleterre. Elle a su rassembler la France pour la défendre, dans un mouvement que rien n’imposait. Tant d’autres s’étaient habitués à cette guerre qu’ils avaient toujours connue. Elle a rassemblé des soldats de toutes origines. Et, alors même que la France n’y croyait pas, se divisait contre elle-même, elle a eu l’intuition de son unité, de son rassemblement », a salué celui dont le mouvement n’est « ni à droite ni à gauche ». Pour Emmanuel Macron, « voilà pourquoi, les Français ont besoin de Jeanne d’Arc, car elle nous dit que le destin n’est pas écrit », a-t-il dit à la fin de son discours.

Le discours du ministre était attendu alors que les observateurs scrutent le moindre indice de ses ambitions politiques après la formation de son mouvement et sa déclaration affirmant ne pas être « l’obligé » du président Hollande. Le ministre devait ensuite participer au défilé traditionnel parcourant les rues d’Orléans, après un défilé militaire.

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