Elisabeth Guigou appelle à Essaouira à faire prévaloir le dialogue des cultures

La présidente de la Fondation Anna Lindh, Elisabeth Guigou a appelé, samedi à Essaouira, à faire prévaloir le dialogue des cultures entre les deux rives de la Méditerranée.

"Nous sommes confrontés à des problèmes et défis communs, et nous avons besoin de tourner le dos et de rejeter la soi-disant théorie du choc des civilisations", a-t-elle dit à l’ouverture d’une table ronde sur "le phénomène de la radicalisation" dans le cadre du 1-er Forum méditerranéen des jeunes (Essaouira 02-04 octobre).

Mme Guigou s’est dite confiante quant à la capacité des pays du pourtour méditerranéen de surmonter tous les défis communs et de vivre et de travailler ensemble.

Concernant le phénomène de radicalisation, elle a relevé que les courants radicaux et xénophobes sont minoritaires mais le problème c’est qu’ils sont beaucoup plus entendus que les voix de la tolérance et de la Raison, notant qu’aujourd’hui la radicalisation se propage surtout dans l’Internet.

Mme Guigou, par ailleurs présidente de la Commission des Affaires étrangères à l’Assemblée nationale française, a appelé à favoriser la mobilité des personnes de part et d’autre, à travers la facilitation des procédures d’obtention de visas, à mettre en place un "passeport des talents méditerranéens" et à faciliter la traduction des œuvres d’écrivains des deux rives de la Méditerranée pour encourager l’intégration dans cette région du monde.

"Nous sommes la majorité qui prône la Raison et la modernité et nous sommes otages de cette minorité de la régression, de l’archaïsme et de la fracture", a relevé pour sa part, le conseiller de SM le Roi Mohammed VI, M. André Azoulay.

Et de faire observer qu’au moment où la régression s’approfondit et s’impose, la Maroc n’a jamais failli à ses responsabilités.

"Cette leçon marocaine de tolérance, de dialogue et d’ouverture mérite d’être méditée et d’être diffusée dans les quatre coins du monde", a-t-il ajouté.

S’agissant du radicalisme, M. Azoulay a noté que le monde réfléchit à trouver des solutions aux maux d’aujourd’hui, avec le système et des instances internationales hérités de la Seconde Guerre mondiale. Cette vision et cette approche ont prouvé leur échec, a-t-il dit.

L’Ambassadeur de France au Maroc, Jean-François Girault, a souligné que ce forum, qui réunit de jeunes personnalités émergentes issues de France et du Maroc, reste une rencontre inédite initiée conjointement par le Maroc et la France et traduisant "la relation d’exception" unissant les deux pays.

"Malgré plusieurs initiatives, dont celles de l’Union pour la Méditerranée (UPM), la Méditerranée reste parmi les régions du monde les moins intégrées", a-t-il déploré, relevant que ce forum est une initiative qui apporte cette pierre à l’édifice du processus d’intégration de la Méditerranée.

"En Méditerranée, nous manquons de projets collectifs fondés sur des valeurs communes, c’est ce qui explique la prolifération des idéologies radicales qui touchent en grande partie les jeunes", a dit le président du Mouvement antiraciste européen (EGAM), Benjamin Abtan.

Prune Antoine journaliste française indépendante, a analysé l’origine des groupes radicaux en Allemagne, notant qu’une sorte de fracture est en train de s’installer en Allemagne.

Guillaume Larrive, député de l’Yonne Les Républicains a relevé que les radicaux ont une vision fantasmé des racines.

"Pour combattre la radicalisation, il faut assumer l’enracinement et être conscient de ses racines", a-t-il ajouté, relevant que les Etats doivent être dotés de projets sociétaux qui ouvrent des perspectives aux jeunes.

Organisé par l’Ambassade de France au Maroc en partenariat avec la Fondation Anna Lindh, l’association "Marocains pluriels" et l’Union des jeunes euro-maghrébins (UJEM), le 1-er Forum méditerranéen des jeunes leaders connait la participation d’une trentaine de futurs leaders et près de 200 jeunes engagés dans la vie associative et citoyenne au Maroc et en France.

Cette rencontre entend contribuer à l’intégration de l’espace méditerranéen en mettant en réseau ses futurs décideurs.

Les participants à cette rencontre débattent, trois jours durant, de sujets d’actualité se rapportant aux phénomènes de radicalisation, aux réfugiés, au changement climatique, et à l’exclusion sociale.

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