Egypte: l’armée accuse un candidat à la présidentielle de « crimes »

L’armée égyptienne a accusé mardi le général à la retraite Sami Anan d’avoir annoncé sa candidature à l’élection présidentielle illégalement, affirmant qu’il avait commis des « crimes », selon une vidéo publiée sur sa page officielle Facebook.

L’armée égyptienne a accusé mardi le général à la retraite Sami Anan d’avoir annoncé sa candidature à l’élection présidentielle illégalement, affirmant qu’il avait commis des "crimes", selon une vidéo publiée sur sa page officielle Facebook.

Le général Anan, ex-chef d’état-major de l’armée égyptienne, avait annoncé samedi son intention de se porter candidat à l’élection présidentielle, qui doit se tenir à partir du 26 mars, face au président Abdel Fatah al-Sissi.

Par ailleurs, selon l’entourage de M. Anan, celui-ci aurait déjà été arrêté.

"Il a été arrêté ce matin à son bureau à Zamalek et a été emmené au parquet militaire", a assuré à l’AFP Hisham Geneina, l’ancien chef de l’Autorité de contrôle des comptes publics et l’un des responsables de l’équipe de campagne de M. Anan.

Aucune source officielle n’a confirmé ni démenti cette arrestation.

"Toutes les procédures judiciaires doivent être entreprises concernant ce qui a été commis en termes d’infractions et de crimes qui demandent sa comparution devant les juridictions compétentes", se borne à indiquer le communiqué de l’armée.

Ce nouveau rebondissement à deux mois de l’élection fait suite à une série de mises à l’écart d’autres candidats potentiels.

L’ex-Premier ministre égyptien Ahmed Chafiq, perçu comme un possible adversaire gênant pour M. Sissi, avait indiqué début janvier qu’il ne serait pas candidat, contrairement à ce qu’il avait annoncé fin novembre.

Un avocat défenseur des droits de l’Homme, Khaled Ali, candidat en 2012, avait annoncé sa candidature en novembre. Mais la candidature de ce militant de gauche, condamné en septembre à trois mois de prison pour "atteinte à la décence publique", est encore incertaine.

Le colonel Ahmed Konsowa avait lui aussi annoncé en novembre son intention de se présenter. Il avait toutefois été interpellé peu après et condamné en décembre à six ans de prison pour "comportement nuisant aux exigences du système militaire".

Et le 15 janvier, le neveu de l’ancien président Sadate devenu une voix dissidente, a annoncé qu’il ne serait pas candidat lui non plus, dénonçant un climat non propice pour un scrutin libre.

Seul le candidat Mortada Mansour, patron du club de football cairote de Zamalek, dont la candidature – annoncée début janvier – est considérée comme moins crédible, n’a pas été inquiété à ce jour.

Mardi, l’armée a accusé M. Anan d’avoir annoncé sa candidature "sans l’autorisation des forces armées et sans suivre les procédures requises pour mettre fin à son service actif dans l’armée".

Elle l’accuse aussi de vouloir créer la "division" entre l’armée et le peuple égyptien.

L’ancien chef d’état major est également accusé de "falsification de documents officiels pour affirmer que son service dans l’armée est terminé, contrairement à la vérité".

Le général à la retraite avait annoncé sa candidature quelques heures après la confirmation par M. Sissi de sa volonté de briguer un second mandat.

M. Sissi fait figure de grand favori dans cette élection présidentielle qui doit se tenir à partir du 26 mars, la troisième depuis le renversement par une révolution populaire en 2011 du raïs Hosni Moubarak, après trois décennies de pouvoir sans partage.

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