Dominique Villepin lance «République solidaire» en alternative à Sarkozy

L’ex-Premier ministre français a lancé son appel du 19 juin. Aux «irréductibles insoumis» qui «croient en la République», aux «hommes libres», pour «redonner un avenir aux Français», «engager le sursaut de la France».

Dominique Villepin lance «République solidaire» en alternative à Sarkozy
Dominique de Villepin a lancé en grandes pompes, samedi , son nouveau parti politique, à partir des 15 000 adhérents revendiqués du Club Villepin.

Entre 5 000 et 6 000 supporteurs selon les organisateurs, et de nombreux journalistes Français et étrangers ont fait le déplacement, samedi 19 juin, dans le décor post industriel de la Halle Freyssinet, dans le 13e arrondissement de Paris, pour assister au "show" de l’ancien premier ministre de Jacques Chirac. Curieux de savoir à quel point le flamboyant franc-tireur de la droite allait jouer la rupture avec Nicolas Sarkozy.

Les va-t-en guerre n’ont pas été déçus. La réconciliation avec le chef de l’Etat, son meilleur ennemi du procès Clearstream – où M. de Villepin a été relaxé, en attendant le procès en appel, probablement au printemps – ne paraît pas être pour demain.

Dans un discours fleuve en appelant à l’histoire, aux accents d’appel à la résistance, M. de Villepin, "déterminé", s’est posé comme le garant de la tradition républicaine française, qui serait en grand danger.

Dénonçant «un déni de réalité avec un écart toujours plus grand entre le discours et les actes», il sermonne un gouvernement qui «laisse filer les déficits et la dette» et se refuse à appeler un chat un chat: «Rigueur? que penser d’une politique qui refuse les mots qui fâchent?» Des dossiers des derniers mois, aucune décision ne trouve grâce à ses yeux: «dérives du débat sur l’identité nationale», «politique du rabot aveugle qui démotive les fonctionnaires», entêtement en Afghanistan «dans une guerre dont (la France) n’a pas le courage de se retirer», projet de loi sur le voile intégral.

C’est tout juste s’il concède quelques bons points sur la réforme des retraites, notamment l’alignement public-privé, pour lequel, outre Eric Woerth c’est le secrétaire d’Etat à la Fonction publique, Georges Tron, un ancien proche qui est aux commandes. Mais il déplore le report de l’âge légal de départ en retraite.

C’est au style sarkozyste que Villepin reste aussi allergique, «petits jeux tactiques de l’ouverture», «esprit de cour». «La politique ne doit pas devenir un métier d’argent», ajoute-t-il après la polémique sur le cumul salaire des ministres-retraite de parlementaire.

Surtout, il reproche à Sarkozy sa politique du clivage : «Quand la France se divise, ce n’est pas la France (…). Nous n’acceptons pas qu’un gouvernement instrumentalise la peur de l’autre.» Ni que «le karcher tienne lieu de politique», tonne-t-il, critiquant «une fuite en avant». Et de se poser en double inversé, rêvant d’une France aux «airs de pays monde»: «Nous devons réconcilier les mémoires» et «choisir ensemble la réconciliation.» Villepin, qui a multiplié, ces derniers mois, les visites auprès des agriculteurs et dans les quartiers populaires, adresse particulièrement sa «promesse républicaine» aux «campagnes», aux «banlieues» et aux jeunes issus de l’immigration.

Son mouvement, dit-il, veut parler aux «orphelins de la République» et ambitionne de se poster «au-dessus des partis ». Pour ratisser large: «Certains viennent d’horizons très différents, droite, centre ou gauche: gaullistes, libéraux, centristes, socialistes, communistes.»

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