Des vols d’essai concluants

Alors que plusieurs aéroports européens, dont ceux du sud de la France, ont rouvert dimanche après-midi, trois compagnies, dont Air France, ont procédé à des vols d’essai. Des tentatives concluantes, aucun incident particulier n’ayant affecté les appareils. Le Nord de l’Hexagone restera toutefois bloqué jusqu’à mardi matin.

Samedi puis dimanche, à la première éclaircie, trois compagnies aériennes ont tenté le coup: Air France, Lufthansa et KLM ont procédé à des vols d’essai pour déterminer si les avions pouvaient de nouveau voler. Et ces tentatives, effectuées à la demande de l’Union européenne, ont été plutôt concluantes. "Aucune anomalie" n’a été décelée lors du premier vol d’essai d’Air France entre Paris et Toulouse dimanche, a annoncé la compagnie aérienne dans un communiqué.

Ce vol test avait été effectué dans le but de mesurer l’impact sur les appareils des cendres volcaniques qui clouent les avions européens au sol depuis quatre jours. Techniquement, les cendres contiennent des particules de roche et de silicate qui forment un ensemble de matières abrasives assimilables à du papier de verre pouvant aller jusqu’à arrêter un moteur d’avion.

Même son de cloche pour les autres compagnies. "L’atmosphère est propre et les conditions de vol sont sûres", a déclaré dimanche une porte-parole de KLM, dont un appareil a testé le ciel dimanche matin. Samedi, la Lufthansa avait fait voler dix avions – des Boeing 747 et Airbus A340 – entre Munich et Francfort, la plupart à une altitude de 3.000 mètres tout en testant les conditions de vol jusqu’à 8.000 m. "Tous les avions ont été inspectés à leur arrivée à Francfort et il n’y avait pas de dommage sur les vitres du cockpit ou le fuselage ni d’impact sur les moteurs", a précisé une porte-parole de la Lufthansa.

Mission rapatriement via le Sud
Conséquence de ces essais, les compagnies reprochent aux autorités du transport aérien de ne pas prendre suffisamment en compte les vols d’essai. "La fermeture de l’espace aérien n’a été décidée que sur la foi des données d’une simulation informatique du Volcanic Ash Advisory Centre de Londres", lâche Joachim Hunold d’Air Berlin dans les colonnes du Bild am Sonntag. Du coup, l’Espagne a rouvert tous ses aéroports dimanche après-midi. En France et en Italie, les directions de l’aviation civile ont autorisé les réouvertures des pistes au sud d’une ligne Bordeaux-Venise. Les avions peuvent ainsi atterrir à Bordeaux, Toulouse, Perpignan, Montpellier, Marseille et Nice.

Le Nord de l’Hexagone restera toutefois bloqué jusqu’à mardi matin, à moins d’un rebondissement climatique d’ici là. En attendant, gouvernement et organismes enchaînent les réunions de crise. Interrogé à l’issue d’une réunion à Matignon, François Fillon a précisé que le gouvernement entendait utiliser les aéroports du sud de la France pour fluidifier le trafic et permettre le retour d’une partie des quelque 150.000 Français bloqués à l’étranger. "Nous réalisons des tests sur des avions commerciaux. S’ils sont positifs, ils vont permettre de déplacer à vide des avions, actuellement bloqués en région parisienne, pour les positionner sur ces plateformes [Bordeaux, Toulouse et Marseille] et augmenter nos capacités de transport", a-t-il déclaré sur BFM TV.

A Bruxelles, les ministres des Transports de l’Union européenne examineront lundi s’il est possible de reprendre les vols en Europe même si des cendres provenant du volcan islandais restent dans l’atmosphère. Un sommet, faute d’avions, qui se déroulera en vidéoconférence.

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