Des parents et des enseignants accusent la police municipale d’injures racistes et de violences

Durant le mois de juin, par deux fois, parents et enseignants sont intervenus pour dénoncer des actes de violence qu’auraient perpétré des agents de la police municipale orléanaise contre des jeunes gens métisses ou issus de l’immigration. Des faits que la direction locale – contactée à plusieurs reprises par Libération – n’a ni confirmé, ni infirmé. Cependant, les témoignages se croisent de manière surprenante et conduisent à penser qu’il pourrait s’agir des mêmes auteurs.

«Grosse vache!». Le premier incident, comme le rapporte une mère de famille, se serait produit le 2 juin en fin d’après-midi sur la fête foraine installée au Parc des expositions. Sa fille, une adolescente métisse, aurait été prise à partie par la police municipale qui venait en renfort de leurs collègues de la nationale. Elle et sa copine n’ayant rien à voir avec les heurts qui opposaient force de l’ordre et bandes de jeunes, auraient été littéralement agressées. «Les deux gamines stupéfaites se retrouvent insultées», rapporte la mère s’appuyant sur le récit de sa fille. «Ma fille qui tire son amie par la main pour se mettre à l’abri se retrouve avec une clé de bras et des coups dans le dos». L’amie en question, toujours selon ce témoignage, aurait été traitée de «grosse vache» et de «salope».

«Sale con!». L’autre affaire, qui se serait déroulé le vendredi suivant, concerne directement le collège Jeanne-D’arc situé en centre ville. Alors qu’elle est appelée par la direction du collège pour une bande qui agit autour du collège depuis plus de trois mois, la police municipale, selon témoins, s’en serait pris à un élève n’ayant rien à voir avec ces comportements. «Ils étaient à deux avec des gilets pare-balles et des chiens», rapporte un enseignant. «Ils l’ont insulté, l’ont fait descendre violemment de son vélo et l’ont plaqué au sol, avant de l’emmener». Toujours selon les témoignages, et comme pour les jeunes femmes de la fête foraine, des propos racistes – le garçon est d’origine africaine – et des «sale con» auraient fusé. L’enseignante confie que les élèves qui ont assisté à la scène en sont ressortis en état de choc.

Des courriers et lettres ouvertes ont été adressés à la direction de la police municipale ainsi qu’à l’élu de secteur, et demeurent sans réponse à ce jour. Un mois pour confirmer ou infirmer ce type d’interventions, à l’heure des équipements GPS et des rapports systématiques, c’est un peu long…

Mourad Guichard

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite