Des dizaines de milliers de Brésiliens manifestent contre Dilma Rousseff

Des dizaines de milliers de Brésiliens ont manifesté dimanche pour réclamer le départ de la présidente de gauche Dilma Rousseff, cible d’une grogne montante en raison de la crise économique et du scandale de corruption Petrobras qui ébranle sa majorité.

Il s’agissait des plus importantes manifestations enregistrées au Brésil depuis celles de la fronde sociale de juin 2013, néanmoins de nature différente et de plus grande ampleur.

Selon des estimations de la police militaire, les cortèges, convoqués sur les réseaux sociaux, ont notamment rassemblé 45.000 personnes dans la capitale Brasilia, 24.000 à Belo Horizonte (sud-est), 15.000 à Rio de Janeiro.

La popularité de Dilma Rousseff a chuté de 19 points en février à seulement 23%, alors que les nuages s’accumulent sur tous les fronts pour la présidente.

La septième puissance économique mondiale est au bord de la récession. L’inflation grimpe (7,7% sur 12 mois), les déficits publics se sont creusés et le réal s’est déprécié de 30% en 12 mois face au dollar.

Revenant sur ses engagements électoraux, la présidente s’est résolue à mettre en place un ajustement budgétaire douloureux, critiqué par une partie de son propre camp politique.

A ce contexte dégradé s’ajoute la vive tension générée par les ramifications politiques du vaste scandale de corruption qui ébranle le géant étatique Petrobras et les principales entreprises de construction du pays.

Des dizaines de politiciens appartenant majoritairement à la coalition au pouvoir, dont 22 députés, 13 sénateurs et deux gouverneurs, sont soupçonnés par la justice d’avoir perçu des pots de vins de la compagnie pétrolière.

Dilma Rousseff a défendu le droit à manifester dans une vidéo postée sur Facebook.

Elle avait souligné il y a quelques jours qu’il n’était pas possible d’organiser un troisième tour électoral dans la rue, qui supposerait une "rupture démocratique".

La gauche accuse l’opposition de velléités "putschistes". Elle s’était mobilisée vendredi, à l’appel de syndicats et d’organisations proches du PT, lors de manifestations pour défendre la présidente, Petrobras et la démocratie, qui ont rassemblé 175.000 personnes selon les organisateurs, 33.000 selon la police.

En juin 2013, un an avant le Mondial de football et en pleine Coupe des confédérations, le Brésil avait été secoué par une fronde sociale historique contre la corruption, le coût des grands événements sportifs et l’indigence des services publics.

Lancé sur les réseaux sociaux par des jeunes des classes moyennes, ce mouvement anti-système visant l’ensemble de la classe politique différait des manifestations de dimanche qui, bien qu’officiellement apolitiques, ont surtout mobilisé la droite.

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