Des dizaines d’interpellations lors d’une manifestation anti-Bouteflika à Alger

Des dizaines de personnes, dont des journalistes, ont été arrêtées jeudi de manière musclée par les forces de l’ordre et des policiers en civil lors d’une manifestation contre un 4ème mandat du président Abdelaziz Bouteflika devant la faculté d’Alger.
Depuis que l’annonce quasi officielle le 22 février de la candidature de M. Bouteflika, 77 ans dont 15 ans au pouvoir, se sont multipliées dans le pays.

"Vive l’Algérie", "Algérie libre et démocratique", scandaient les manifestants, surtout des jeunes, devant la faculté, en plein centre-ville, selon des témoignages rapportés par l’AFP.

"Il faut que celui qui occupe el Mouradia (le palais de la présidence) entende notre voix. Nous ne cèderons jamais", a crié l’un d’eux. "52 ans, Barakat" (ça suffit)", criait aussi une femme d’une cinquantaine d’années, en référence aux 52 ans d’indépendance du pays géré depuis par des hommes politiques de la même génération.

Amina Bouraoui, médecin gynécologue et une des fondatrice de Barakat, un mouvement opposé à un quatrième mandat de M. Bouteflika, ainsi que Hassan Farhati, un militant de l’ONG SOS Disparus, en référence aux milliers de disparus de la guerre civile des années 90, ont été arrêtés, tout comme des journalistes.

Même dans les fourgons, les manifestants arrêtés continuaient à crier leur refus du système en tambourinant contre les parois des véhicules.

Etait également présent parmi les manifestants Djilali Soufiane, président du parti libéral Jil Jadid qui a renoncé la semaine dernière à se présenter à la présidentielle après l’annonce de la candidature de M. Bouteflika.

Il a exprimé son "écœurement" à l’AFP: "Nous en avons marre de cet homme à demi-mort et des voyous qui l’entourent. Il faut que l’équation politique change".

La tactique des manifestants était de s’éparpiller tout au long de la principale artère de la capitale Didouche Mourad pour ne pas se laisser encercler par les forces de l’ordre, ce qui rendait difficile toute évaluation du nombre de manifestants. Le tronçon vu de loin était noir de monde dont au moins 300 policiers.

La semaine dernière, une manifestation au même endroit à Alger avait été violemment réprimée.

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