Demande d’expertise de santé du président gabonais: le gouvernement suspend la juge

La magistrate qui devait examiner la demande faite par l’opposition gabonaise d’une expertise pour juger la capacité du président Ali Bongo Ondimba à gouverner après son AVC a été suspendue de ses fonctions, a confirmé à l’AFP un attaché de presse du gouvernement.

La juge Paulette Akolly avait décidé le 26 juillet, alors que la Cour de cassation lui demandait de se dessaisir, de tenir une audience pour entendre la requête de l’opposition: que le président Ali Bongo se soumette à une expertise médicale pour savoir s’il peut encore exercer ses fonctions, 10 mois après avoir subi un accident vasculaire cérébral (AVC).

Le président gabonais n’a pas pris la parole en direct et en public depuis qu’il a prononcé quelques mots à son retour à Libreville fin mars, après cinq mois de convalescence à l’étranger, un silence qui a poussé dix personnalités de l’opposition, du monde syndical et de la société civile à demander cet examen.

Le "refus de respecter" la décision de la Cour de cassation est "un manquement aux convenances de son état de magistrat", selon le ministère de l’Intérieur et de la Justice dans la décision d’interdiction émise par son secrétariat général lundi. La magistrate a interdiction d’exercer ses fonctions jusqu’au 30 septembre.

Le 4 mai, un tribunal avait jugé en première instance irrecevable cette requête, au motif que seule la Cour constitutionnelle saisie par le gouvernement ou les deux chambres du Parlement, peuvent constater l’empêchement du président à gouverner.

Mais la Cour d’appel de Libreville avait refusé le 12 août de se dessaisir de cette requête d’une expertise médicale au motif qu’elle serait incompétente, comme lui demandait la Cour de cassation, et avait fixé l’audience au 26 août.

"L’objectif d’Ali Bongo est d’empêcher à tout prix cette audience" sur l’expertise médicale, estime Anges Kevin Nzigou, un des membres du comité de dix personnalités à l’origine de la requête. "Peut-être parce qu’ils ont déjà la réponse", ajoute-t-il.

Contactés par l’AFP, ni le gouvernement, ni les avocats de M. Bongo n’ont souhaité commenter la décision. L’audience du 26 août n’a pas été annulée, même si le nom du remplaçant de Mme Akolly n’a pas été annoncé.

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