Déchéance de nationalité : Hollande rompt avec les Verts

« Aujourd’hui, je vois une nouvelle blessure infligée à nos valeurs », lance la coprésidente des députés écologistes et ancienne ministre Cécile Duflot.

François Hollande a-t-il décidé d’aller à la présidentielle 2017 sans se rallier les Verts et la gauche radicale ? L’hypothèse paraît probable. Dans un entretien accordé jeudi à Libération, la coprésidente des députés écologistes Cécile Duflot appelle "toutes les consciences républicaines à se réveiller" après la décision de l’exécutif de conserver dans son projet de révision constitutionnelle la déchéance de nationalité. "Votre contre s’impose", ajoute la politique.

"J’appelle toutes les consciences républicaines à se réveiller et à refuser cette pente glissante. Il faut savoir poser des bornes infranchissables", déclare ainsi l’ancienne ministre EELV. L’élue tape sur Hollande et le gouvernement de Manuel Valls : "À force de vouloir couper l’herbe sous le pied du FN, on risque d’appliquer son programme", affirme-t-elle. Interrogée sur France Inter, Cécile Duflot a estimé que la déchéance de nationalité était "un symbole désastreux pour les binationaux", accusant l’exécutif de faire "de la tactique avec la République".

"Persister dans cette voie est une folie"

"Sur ces questions-là, qui sont des questions fondamentales (…), il ne faut pas oublier nos valeurs dans ces moments où c’est plus difficile peut-être de résister, mais où elles sont encore plus importantes", a-t-elle poursuivi. Cécile Duflot, qui avait "tendu la main" à François Hollande, au lendemain des élections régionales, pour bâtir une "coalition de transformation" englobant les écologistes et les communistes, déclare par ailleurs dans Libération : "J’ai tendu la main en prenant mes responsabilités. Aujourd’hui, je vois une nouvelle blessure infligée à nos valeurs. Persister dans cette voie est une folie."

Pour Cécile Duflot, la solution n’est pas dans "la recherche d’une synthèse avec la droite". "Je continue à penser que la situation politique demanderait au contraire une coalition de transformation pour proposer une nouvelle politique. La décision du président nous en éloigne."

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