Décès de Mohamed Bastaoui: le cinéma marocain perd l’un de ses monstres sacrés

Avec le décès, mercredi matin à Rabat, de l’acteur Mohamed Bastaoui, le septième art marocain perd l’un des comédiens marocains les plus talentueux et les plus adulés du public au cours de cette dernière décennie.
Si Mohamed Bastaoui était connu et reconnu de tous, c’est grâce à son endurance, sa persévérance et sa capacité d’adaptation à tous les rôles de la scène.

Homme de théâtre, de télévision et du grand écran, feu Bastaoui, natif de Khouribga en 1954, a tourné définitivement le dos aux métiers informels en Italie pour rentrer au Maroc et plonger dans le monde artistique.

Ce comédien hors pair, dont la carrière a pris forme depuis les années 1980 incarnait l’esprit de la représentation multiforme.

Devenu un visage familier dans l’ensemble des foyers marocains, le regretté, acteur chevronné, comédien talentueux et personnage affable était aimé de tous pour ses prestations et performances exceptionnelles que ce soit sur scène, à la TV ou au grand écran.

Acteur de proximité, il représentait en quelque sorte un repère identitaire, tant les rôles qu’il a interprétés reflétaient une certaine forme de culture dominante et une tranche de vie indifférenciée.

Comédien de tous les registres, feu Bastaoui avait fait son entrée au théâtre aux côtés de Touria Jabrane. Les petits rôles qu’il interprétait au début de sa carrière vont laisser place à des apparitions inoubliables, ce qui incita l’artiste à créer sa propre troupe "Masrah Chems".

De fil en aiguille, l’acteur poursuivait sa destinée qui le mena vers la télévision d’où il tira sa plus grande popularité puis vers le grand écran.

Feu Bastaoui affectionnait l’accent et le dialecte du terroir pour interpréter les histoires drôles du quotidien ordinaire.

Si ses propos incitaient tantôt au rire tantôt aux larmes, il réussissait à donner du bonheur en faisant rejeter la tristesse.

Plein d’entrain, Bastaoui était énergique. Cette énergie, il la puisait dans la diversité de la vie et dans le cheminement d’une génération de comédiens situés entre la première et la nouvelle vague.

Comédien de tous les genres et du burlesque en particulier, Bastaoui était du genre de ces comédiens qui soit on aimait leur style soit on ne l’aimait pas !

Cependant, artiste du genre, Bastaoui creva l’écran et la scène, même si dans le passé, l’homme était à mille lieux des milieux artistiques.

Après le théâtre et la télévision, c’était au tour des grands réalisateurs marocains de le solliciter à la fin de la décennie quatre-vingt-dix qui marqua une étape cruciale dans sa carrière.

Le comédien était demandé par Daoud Oulad Sayed pour le long métrage "Adieu Forain", Saad Chraibi pour "Soif" (2000) et Jawhara (2003), Farida Bourkia pour "Deux femmes sur la route" (2007) et Jilali Ferhati pour "Dès l’aube" (2009), qui reconnaissaient indubitablement son talent et son naturel dans ses mues artistiques.

Il va sans dire que ses rôles étaient incontestablement des succès inéluctables.

Feu Bastaoui a reçu d’innombrables hommages et distinctions tout au long de sa carrière, notamment lors de la 11è édition du festival international du film de Marrakech.

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