Anouar Kbibech, président du Rassemblement des musulmans de France, a succédé le 1er juillet à la présidence du CFCM à Dalil Boubakeur, recteur de la grande mosquée de Paris (GMP, liée à l’Algérie).« Il n’y a pas d’homme providentiel. C’est une équipe qui doit servir l’intégration du culte musulman dans la société française », a souligné lors d’une conférence de presse à Paris le nouveau président, désireux d’animer une « présidence collégiale » aux cotés notamment de Chems-eddine Hafiz (GMP), Taoufiq Sebti (RMF) et Ahmet Ogras (CCMTF, Turcs).
Le CFCM publiera en septembre sa « feuille de route » pour les deux prochaines années et promet, motivé par la « culture du résultat », d’ »avancer concrètement » sur « trois ou quatre actions majeures » chaque semestre.
Alors que « la religion musulmane est régulièrement interpellée sur l’égalité homme-femme », Anouar Kbibech prévoit la mise en place d’un « collège des femmes » en lien avec le CFCM.
D’autres espaces de dialogue pourraient être aménagés en direction des « jeunes » et « leaders d’opinion actifs sur les réseaux sociaux », mais aussi des convertis.
Le bureau du CFCM a également en projet un « conseil théologique » qui pourrait aider à une meilleure compréhension du Coran et de la tradition prophétique (sunna). Il est aussi question de mettre sur pied un « cercle d’intellectuels », tels Rachid Benzine, Malek Chebel ou Abdennour Bidar, une sorte de « think tank » devant contribuer à penser l’avenir de l’islam en France.
Pour financer ses projets, le CFCM doit trouver de nouvelles ressources, alors qu’il vit aujourd’hui sans permanents, sur les seules cotisations des lieux de culte. « Il est hors de question de continuer à vivre sur cette disette », a souligné Anouar Kbibech, qui envisage la mise en place, en lien avec la filière, d’une taxe sur le halal, et d’une autre sur l’organisation du pèlerinage à La Mecque (le hajj) avec les agences de voyage (30.000 pèlerins de France chaque année).
« J’espère que le CFCM pourra, petit à petit, redorer son blason », a confié son nouveau président, conscient du « déficit d’image » de l’instance représentant le deuxième culte de France.