Crise en Tunisie: l’opposition appelle à manifester le 23 octobre

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L’hétéroclite coalition d’opposition tunisienne a appelé lundi à des manifestations à Tunis et en régions le 23 octobre, accusant le parti islamiste au pouvoir de retarder le début de négociations politiques pour différer la mise en place d’un gouvernement d’indépendants.

Le Front de salut national –regroupant des partis allant de l’extrême gauche au centre droit– "invite les Tunisiens et Tunisiennes dans toutes les régions, en particulier dans la capitale, à une mobilisation massive le mercredi 23 octobre" afin de réclamer notamment "la nomination d’un gouvernement de compétence".

La date choisie pour les manifestations marque le deuxième anniversaire de l’élection d’une Assemblée nationale constituante (ANC) qui devait à l’origine adopter en un an une Constitution. Faute de consensus entre les islamistes, leurs alliés et l’opposition, ce calendrier a été sans cesse repoussé.

Les islamistes ont réagi en dénonçant vertement l’appel à manifester de l’opposition.

"Il veulent que ce jour (du 23 octobre) soit celui du chagrin et de la colère au lieu d’être un jour de joie (…) marquant l’anniversaire des premières élections multipartites libres" de l’histoire de la Tunisie, a jugé Ennahda.

La coalition d’opposition a aussi accusé lundi les islamistes d’Ennahda d’user de "manoeuvres pour gagner du temps" et "d’aggraver la crise" politique tunisienne en ne tenant pas son engagement de négocier sur la composition d’un cabinet apolitique.

Ennahda s’était engagé le 5 octobre à respecter une feuille de route qui prévoyait la mise en place avant la fin du mois d’un nouveau gouvernement, l’adoption d’une nouvelle Constitution, d’une loi électorale et d’un calendrier pour les législatives et la présidentielle, alors que la vie politique est paralysée depuis le 25 juillet et l’assassinat d’un député d’opposition, Mohamed Brahmi.

Le parti islamiste a ensuite remis en cause ce calendrier, estimant que le compte à rebours ne pourrait être déterminé qu’avec le début effectif d’un "dialogue national" sur l’ensemble de ces problèmes. Aucune date n’a été fixée dans l’immédiat, les différents partis n’ayant participé qu’à des "réunions préparatoires".

Le Front du salut national a réclamé que ces négociations débutent au plus tard le 19 octobre.

Le pays est privé d’institutions pérennes et de calendrier électoral près de trois ans après la révolution de janvier 2011. Il est aussi régulièrement déstabilisé par l’essor de la mouvance jihadiste armée et des conflits sociaux.

L’opposition a organisé de grandes manifestations tout au long du mois d’août, après l’assassinat de M. Brahmi, mais la mobilisation s’est essoufflé depuis.

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