Corse : la coalition nationaliste unie face à l’Etat mais pas aux municipales

Les trois mouvances nationalistes de la coalition au pouvoir en Corse ont réaffirmé leur unité face à l’Etat, une unité qui ne sera cependant pas automatique aux municipales de 2020, a annoncé dimanche aux médias le parti de Gilles Simeoni lors des 39e Journées internationales de Corte.

Lors d’un débat aux allures de bilan d’étape des quatre ans au pouvoir de la coalition nationaliste Pe a Corsica, les mouvances étaient représentées par leur figure — Jean-Guy Talamoni pour le parti indépendantiste Corsica Libera et Jean-Christophe Angelini pour le Partitu di a Naziona Corsa (PNC)–, à l’exception notable de Femu a Corsica. Gilles Simeoni, président du conseil exécutif, était absent et représenté par l’un des conseillers exécutifs de son parti, Jean Biancucci. A ses côtés était également présent le député et secrétaire général du parti de Gilles Simeoni, Jean-Felix Aquaviva.

Au deuxième rang des spectateurs figurait également Charles Pieri, considéré comme l’ex-chef du FLNC (Front de libération national corse) et membre de la direction de Corsica Libera. Sa présence comme animateur des débats à la tribune l’année dernière avait conduit Gilles Simeoni à refuser de participer au débat auquel il était annoncé.

Si les trois mouvances se sont montrées unies pour constater le blocage vis-à-vis de l’Etat ou le travail accompli et qui reste à faire vers une autonomie, la question des municipales a fait poindre les divergences.

"Uni ou pas ? Uni ou pas ?", a interrogé à la tribune Jean-Christophe Angelini, qui s’est déjà publiquement exprimé en faveur de listes uniques de la coalition Pe a Corsica pour les élections municipales du printemps 2020, tout comme Corsica Libera.

"L’union c’est une alchimie aussi particulière que fragile et si nous décidons pour quelque raison que ce soit, pour quelque échéance que ce soit, d’y mettre un terme, même temporaire, nous fragiliserions l’immense espoir qui est né un soir de décembre 2015", a-t-il ajouté avec emphase.

Jean-Felix Acquaviva n’a pas répondu à la tribune mais devant les médias qui l’interrogeaient: "Je réponds que c’est une dramatisation forcément très excessive, qu’il ne faut pas confondre l’intérêt électoral tactique des organisations ou des individus avec la grande marche historique de transformation de ce pays".

"On ne peut pas dire que si nous ne sommes pas unis au premier tour, c’est la catastrophe", a-t-il ajouté, prônant une "ouverture à la société corse" avec de possibles unions au premier tour "y compris avec d’autres forces que celles présentes ce soir".

Dans son discours de clôture, Jean-Guy Talamoni a dit attendre "la réponse définitive de Femu a Corsica" mais a d’ores et déjà jugé "hasardeux d’écarter des militants nationalistes de toujours pour faire élire des personnalités qui ne se sont jamais spécialement signalées par leur sentiment national".

Des coups de feu ont résonné après le chant de l’hymne corse.

La Catalogne a été aussi très présente lors de ces journées avec notamment la présence de la soeur de l’ex-président catalan Carles Puigdemont. "On défend tous le droit d’autodétermination des peuples", a-t-elle dit à l’AFP, saluant "la fraternité des peuples".

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