Conflit israélo-palestinien: Fabius étrille Sarkozy, qui a critiqué la diplomatie française

Le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a défendu mardi le rôle de la France dans la recherche d’une solution au conflit israélo-palestinien, et a étrillé sans jamais le nommer l’ancien président Nicolas Sarkozy, qui avait vivement critiqué la diplomatie française lundi lors d’une visite en Israël.

"C’est le rôle et l’histoire de la France que de proposer des solutions", et "on ne peut pas rester sans réaction face à un drame qui peut déboucher chaque jour sur un embrasement", a lancé M. Fabius devant la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale.

"Si on ne fait rien et si on se contente de pérorer, il est rare que ça fasse avancer la situation", a ironisé le ministre, répondant implicitement à M. Sarkozy, chef de file de l’opposition de droite, qui s’est livré la veille à une critique de la diplomatie française depuis Israël.

M. Sarkozy avait notamment jugé "dangereux" le projet français de passer par une résolution à l’ONU pour tenter de relancer dans un cadre international la négociation entre Israéliens et Palestiniens, gelée depuis plus d’un an.

"Si on veut une solution, il faut que les deux parties discutent, mais pour ça il faut les pousser à discuter, les inciter à discuter", a rétorqué M. Fabius.

"L’histoire nous montre que depuis 40 ans, quand les négociations (israélo-palestiniennes) ont lieu elles n’aboutissent jamais. Il faut un accompagnement international de la négociation, c’est la proposition de la France", a poursuivi le ministre.

"Moi, ma hantise c’est de me réveiller un matin en apprenant que ça a recommencé à Gaza. Il faut agir", a ajouté M. Fabius, qui doit se rendre dans quelques jours en Egypte, en Israël et à Ramallah pour tenter de pousser son projet de relance des négociations.

Le chef de la diplomatie française a également rétorqué ironiquement à M. Sarkozy qui, toujours depuis Israël, s’en était pris à l’accord sur le nucléaire en négociation entre les grandes puissances et l’Iran, et avait déploré que la France soit "laissée à la porte" des discussions pilotées par Téhéran et Washington.

"Lorsque j’ai entendu un ancien responsable politique d’Etat se trouvant à l’étranger rompre avec la tradition (de ne pas critiquer la politique de son pays) et dire que la France n’était pas présente dans la discussion iranienne, je me suis demandé si c’était un manque d’information ou d’objectivité, ou les deux. Je me suis demandé mais j’ai très vite apporté la réponse", a lancé M. Fabius.

"J’ai envie de citer (l’écrivain Marcel) Proust, qui parlait du +snobisme des idées mineures+", a encore ironisé le ministre.

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