Comment Sarkozy a tenté d’amadouer Paul Bismuth

Nicolas Sarkozy aurait dépêché deux émissaires auprès de Paul Bismuth, promoteur immobilier dont il a emprunté le nom pour échapper aux écoutes de la justice. Motif : ce dernier entend porter plainte pour usurpation d’identité, révèle Le Canard enchaîné.

Il n’a "renoncé à rien". Paul Bismuth, entrepreneur immobilier installé en Israël, ne décolère pas, révèle Le Canard enchaîné mercredi. Cet ancien camarade de lycée de Thierry Herzog, l’avocat de Nicolas Sarkozy, compte toujours porter plainte contre l’ancien chef de l’Etat pour usurpation d’identité. C’est sous son nom que la ligne téléphonique "secrète" de Nicolas Sarkozy a été ouverte afin d’échapper à la mise sur écoute de la justice.

Dans un premier temps, Paul Bismuth avait renoncé à recourir à la justice. Mais, explique Le Canard enchaîné, l’activisme un rien pressant des proches de l’ancien président de la République à son endroit l’aurait convaincu de changer d’avis. Deux avocats avaient été dépêchés auprès de l’entrepreneur pour le dissuader de porter plainte : Francis Szpiner, et, plus surprenant, Gilles William Goldnadel, avocat de Patrick Buisson et secrétaire national de l’UMP. Le premier se serait contenté d’un coup de téléphone quand le second se serait carrément fendu d’une visite au domicile de Bismuth, en Israël.

"J’étais en Israël hier"

"Je n’infirme ni ne confirme", s’amuse Gilles William Goldnadel, joint par leJDD.fr. L’avocat de Patrick Buisson, en première ligne dans l’affaire des enregistrements clandestins de l’ancien conseiller, reconnaît néanmoins avoir effectué un déplacement très récemment en Israël. "J’y étais encore hier [mardi, ndlr]. C’était prévu depuis longtemps. J’y vais environ tous les mois, pour mes affaires et pour raisons familiales." Ses deux enfants possèdent en effet la nationalité israélienne.

Pour sa part, Francis Szpiner se fait bien plus laconique. "Je ne lis pas Le Canard enchaîné et je ne commente donc pas les articles que je ne lis pas", dit-il au JDD.fr. Pas de démenti, donc.

L’hebdomadaire satirique explique pour sa part que cette plainte peut s’avérer potentiellement gênante pour Nicolas Sarkozy. Elle ouvrirait en effet un nouveau front judiciaire contre l’ancien chef de l’Etat et inciterait les juges à s’intéresser de près aux conditions d’achat de son téléphone portable.

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