Climat: l’UE s’engage à réduire de 40% ses gaz à effet de serre d’ici 2030

L’Union européenne a trouvé un accord historique vendredi sur son plan climat prévoyant une réduction d’au moins 40% de ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030.
« Accord du Conseil européen sur une politique énergétique et de climat la plus ambitieuse au monde », a écrit le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, sur son compte Twitter.

Les nouveaux objectifs "vont tous dans la même direction: nous permettre d’avoir une énergie plus verte, meilleure marché et dont l’approvisionnement a été sécurisé", a-t-il expliqué lors d’une conférence de presse.

Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a invité "les autres grandes économies à rejoindre l’UE dans ces engagements ambitieux" avant la conférence internationale sur le climat qui se tiendra à Paris en 2015.

L’UE prévoit notamment de réduire de 40% les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 par rapport au niveaux de 1990. Elle s’était jusqu’ici donné pour objectif de réduire ses émissions de 20% d’ici 2020.

Les 28 chefs d’Etat et de gouvernement se sont aussi entendus sur deux autres objectifs: porter la part des énergies renouvelables à 27% de la consommation (contre 14% aujourd’hui) et faire 27% d’économies d’énergie par rapport à 1990, a précisé M. Van Rompuy. Le premier est contraignant au niveau de l’UE, pas le second.

Les Européens, poussés notamment par l’Espagne et le Portugal, ont aussi décidé d’augmenter les objectifs d’"interconnexions" entre réseaux électriques au sein de l’Union, pour les porter à 15%.

"C’est une bonne nouvelle pour le climat, les citoyens, la santé et les négociations internationales sur le climat à Paris en 2015", a dit M. Van Rompuy, assurant que cela créerait "des emplois durables" et de la "compétitivité".

"Avec la crise en Ukraine et les troubles au Moyen-Orient, il est devenu très clair à quel point il est urgent et vital de réduire la dépendance énergétique de l’Europe", a rappelé M. Van Rompuy.

"L’Europe montre l’exemple", s’est félicité le président français François Hollande. "Nous avons réussi à mettre sur pied un cadre décisif pour donner une voix à l’Europe dans les négociations internationales sur le climat", a souligné la chancelière allemande Angela Merkel.

Le plan du nouveau président de la Commission Jean-Claude Juncker, qui prévoit d’investir 300 milliards d’euros dans l’économie, "est indissociable de ce que nous venons de décider aujourd’hui", a souligné M. Hollande.

De nombreux pays espèrent que ce plan financera notamment des projets très lourds qui les aideront à atteindre les objectifs climatiques. La France d’un côté, et l’Espagne et le Portugal- qui sont très isolés des réseaux européens- de l’autre, espèrent financer par ce biais la construction d’interconnexions via les Pyrénées.

Des pays dépendant encore fortement du charbon, comme la Pologne, voudraient utiliser une partie de ces fonds pour moderniser leur secteur énergétique ou encourager l’isolation thermique des bâtiments.

Les pays les plus pauvres, souvent encore très dépendants des sources d’énergie fossiles, ont aussi obtenu des compensations pour les efforts qu’ils devront consentir, avec notamment la création d’un fonds alimenté par 2% des ventes de certificats du système des quotas européens d’émission de CO2.

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