Chine: la croissance économique a ralenti à 7,0% au 1er trimestre

La croissance économique de la Chine a décéléré fortement sur les trois premiers mois de l’année, à 7,0% sur un an, a annoncé mercredi le gouvernement, confirmant l’essoufflement persistant de la deuxième économie mondiale.

Cette progression du Produit intérieur brut (PIB) chinois est légèrement meilleure qu’attendu par le panel d’analystes interrogés par l’AFP, qui tablaient sur un ralentissement plus marqué (+6,9%).

Mais le chiffre dévoilé reste très en deçà des +7,3% du trimestre précédent, et de la croissance de 7,4% enregistrée par le géant asiatique sur l’ensemble de 2014 –déjà sa plus faible performance depuis presque un quart de siècle–.

C’est par ailleurs la plus basse croissance que connaît la Chine pour un premier trimestre depuis 2009 et les débuts de la crise financière mondiale. Pékin s’est fixé pour l’année un objectif de 7%.

La salve d’indicateurs publiés simultanément mercredi par le Bureau national des statistiques (BNS) dépeignait un tableau toujours désespérément morose.

Ainsi, la production industrielle chinoise s’est à nouveau nettement tassée en mars, ne croissant que de 5,6% sur un an, contre une hausse de 6,8% sur la période janvier-février.

Il s’agit de sa plus faible progression depuis novembre 2008, et cela prend à rebours les anticipations des experts sondés par l’agence Bloomberg, qui attendaient une modeste accélération à 7%.

De fait, le secteur reste miné par de sévères surcapacités, pâtissant à la fois d’une demande intérieure sans éclat et d’un fléchissement des exportations (ces dernières ont même inopinément chuté de 15% en mars).

Les ventes au détail ont pour leur part grimpé de 10,2% le mois dernier, à leur plus bas rythme depuis au moins une décennie.

Ce ralentissement marqué par rapport à la hausse de 10,7% en janvier-février et très en-deçà de la prévision des analystes (+10,9%) signale une consommation toujours déprimée, sur fond de tensions déflationnistes persistantes.

Quant aux investissements en capital fixe, ils ont gonflé de 13,5% sur un an pour la période janvier-mars, s’essoufflant eux aussi davantage qu’attendu par le marché.

"En dépit du ralentissement de la croissance économique, l’emploi, les prix à la consommation et les attentes du marché restent stables" tandis que les "efforts de restructuration progressent à grands pas", a cependant assuré le BNS dans un communiqué.

Pékin vante effectivement volontiers ses efforts pour "rééquilibrer" un modèle économique jugé obsolète, en dopant la consommation, l’innovation et les services, au détriment de l’industrie lourde, des encombrants monopoles des groupes d’Etat et des investissements peu productifs — quitte à voir la croissance se modérer quelque peu.

Ce qui n’a pas empêché la banque centrale (PBOC) de multiplier ces derniers mois les mesures d’assouplissement dans l’espoir de stimuler l’activité.

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