Charles Enderlin : « On ne peut pas dire que les Palestiniens ont toujours tort et qu’Israël a toujours raison. »

Charles Enderlin : « On ne peut pas dire que les Palestiniens ont toujours tort et qu’Israël a toujours raison. »
Atlasinfo : Dix ans après la mort de Mohamed Al-Durra, cet enfant palestinien tué par des tirs israéliens, le 30 septembre 2000. Vous écrivez un livre sur cette tragédie…

Charles Enderlin : Ce livre est une déconstruction de la manière dont certaines organisations ont tenté de transformer la réalité en utilisant la théorie du complot et des campagnes de rumeurs. Je crois que j’ai fait ce livre d’abord pour moi afin de mettre les choses au point une bonne fois pour toute et pour ma famille qui a souffert au cours de ces dix dernières années. Et enfin pour les amis et surtout pour ceux qui ont vaguement entendu parler de cette histoire ou ont eu des échos selon lesquels il s’agirait d’une mise en scène. Le livre est sorti il y a quelques semaines et mes détracteurs m’accusent de nouveau de mensonges alors qu’ils n’ont pas pu répondre au moindre argument présent dans mon livre.

Atlasinfo : Pourquoi à votre avis l’armée et les services israéliens n’ont pas donné suite aux demandes, notamment, la votre concernant la création d’une commission d’enquête pour justement mettre toute la lumière sur cette affaire ?

Charles Enderlin : Je crois que cette histoire veut tout dire. Visiblement les seules enquêtes dont on parle sont des enquêtes internes à l’armée faites par des gens qui ne sont pas, souvent, des experts en balistique. Il n’y a eu jamais d’enquête indépendante.

Charles Enderlin : « On ne peut pas dire que les Palestiniens ont toujours tort et qu’Israël a toujours raison. »
Atlasinfo : Au fait, l’incident de trop est le calvaire vécu par votre fille Raphaëlle le jour de son examen du baccalauréat. Elle a été traitée avec une extrême sévérité parce qu’elle s’appelait Enderlin ?

Charles Enderlin : C’est l’un des éléments parmi tant d’autres. Mais effectivement, ma fille Raphaëlle passait son bac israélien en candidate libre. Pendant l’épreuve du français, nous avons eu une examinatrice visiblement d’origine française qui lui a dit : « Ha, ha, tu es la fille de Charles Enderlin » et l’examen ne s’est pas très bien passé. Lorsqu’on finit par s’en prendre aux enfants, cela devient insupportable. On a attaqué aussi ma femme Danielle.

Atlasinfo : Pourquoi cet acharnement continue, notamment, en France ?

Charles Enderlin : D’abord, c’est toujours l’œuvre des mêmes personnes. Je crois que j’ai énormément gêné un certain nombre d’individus et d’organisations juives en démontant une certaine propagande qui voulait qu’a Camp David « Yasser Arafat a refusé les propositions généreuses d’Ehud Barak , ce qui a eu pour effet de déclencher l’Intifada. Dans mes livres et dans les documentaires auxquels j’ai pris part, j’ai démontré qu’on ne peut pas dire que les Palestiniens ont toujours tort et qu’Israël a toujours raison. Les torts sont souvent partages à des degrés différents. Il y a une réalité, on veut m’empêcher de relater la vérité. Il faut dire que jusqu’à présent ’ils ont échoué y compris en Israël. J’ai a toujours ma carte de presse et je fais toujours mon travail de correspondant de France 2, et Talal Abou Rahmeh n’a rien à se reprocher. Il est même autorisé par les autorités israéliennes à transiter par Israëlpour voyager.

Charles Enderlin : « On ne peut pas dire que les Palestiniens ont toujours tort et qu’Israël a toujours raison. »
Atlasinfo : En tant que fin observateur du conflit israélo-palestinien et auteur de plusieurs livres très pertinents sur la situation au Moyen-Orient. Quelle est, à votre avis, la fonction première des médias travaillant dans cette région du monde?

Charles Enderlin : Je crois qu’il faut constamment montrer la réalité et l’interpréter le moins possible Ce que les Américains appellent « le spin », c’est à dire la manipulation, il ne faut pas l’accepter. Je donne dans mon livre deux exemples où, visiblement, il y a eu tentative de manipulation israélienne pour couvrir des bavures sanglantes.

Atlasinfo : Le public arabe pourrait lire un jour votre livre « un enfant est mort » qu’en est- il des traductions arabes de vos livres ?

Charles Enderlin : Si un éditeur arabe est intéressé par le livre « Un enfant est mort », je suis persuadé que l’éditeur français lui fera les meilleures conditions possibles. Deux de mes livres sont en train d’être traduit en arabe « Le rêve brisé » et puis « de 1936 a 1948, par le feu et par le sang » où j’ai fait des révélations assez intéressantes sur les techniques du combat des organisations clandestines juives en Palestine.

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