Chantage de deux journalistes contre le Maroc : mise en délibéré le 26 janvier 2016

La Chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Paris a décidé mardi de mettre en délibéré, le 26 janvier prochain, l’affaire du chantage et d’extorsion de fonds à l’encontre du Maroc dans laquelle sont poursuivis les deux « journalistes » français, Eric Laurent et Catherine Graciet.

Dans une déclaration à la presse à l’issue d’une audience qui s’est déroulée à huis clos en l’absence des deux "journalistes", l’avocat du Royaume du Maroc, Me Eric Dupont-Moretti a indiqué que "les avocats des deux pseudo-journalistes ont demandé l’annulation des enregistrements » parce qu’ils sont "extrêmement gênés" par ces enregistrements. "

"Leurs clients ont reconnu ces enregistrements, ils ne les ont pas contestés et ont reconnu les faits, et aujourd’hui ils aimeraient que tout cela disparaisse comme par magie", a-t-il ironisé, rappelant que "les 40.000 euros ont bien été trouvés dans leurs poches. "

"Aucun bidouillage n’est intervenu. Les faits sont têtus", a-t-il insisté. ’"Il est temps que ceux qui ont fait ça soient punis", a-t-il dit.

Selon Me Dupont-Moretti, les avocats des accusés "ont développé l’idée selon laquelle la présence du procureur de la république de Paris, de deux juges d’instruction et de la police, était illégale", précisant que la partie marocaine considère en revanche que leur présence est "extrêmement rassurante quant à la procédure".

"C’était très surprenant de critiquer la présence du parquet de Paris. Pour la partie marocaine, c’était le gage de notre totale et parfaite bonne foi", a martelé Me Dupont-Moretti.

« Le procureur général près la cour d’appel de Paris a demandé à ce que cette requête singulière soit définitivement rejetée", a indiqué, avant de préciser : "Nous sommes extrêmement confiants quant aux suites qui seront données à cette requête".

Les deux journalistes avaient été mis en examen fin août dernier pour tentative d’extorsion de fonds et de chantage à l’encontre du Maroc en échange de l’abandon d’un livre sur le royaume, censé contenir des révélations gênantes. Ils ont été déférés devant un juge d’instruction.

Les deux mis en examen ont demandé trois millions d’euros, puis deux millions en échange de leur silence. La transaction, enregistrée par un téléphone portable de l’avocat marocain Me Hicham Naciri, s’était scellée fin août dans un palace parisien avec signature d’un contrat et remise de deux enveloppes de 40.000 euros aux deux « journalistes ». Le tout sous la surveillance discrète de la police judiciaire qui avait interpellé en flagrant délit les deux journalistes à l’issue de la rencontre, dans le cadre d’une instruction ouverte après une plainte du royaume à Paris.

Confronté, lors de sa garde à vue aux enregistrements des rencontres, Éric Laurent a eu des propos confus et ambigus, parlant d’abord "d’une proposition avancée par l’autre partie", avant de finir par avouer avoir lui-même "suggéré à Naciri dès le premier rendez-vous" un deal financier, selon une source proche du dossier.

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