Chantage contre le roi du Maroc : autopsie d’une « tentation »

Le JDD dévoile en détail les fils de l’improbable rencontre du 27 août entre les deux journalistes, Eric Laurent et Catherine Graciet, et l’avocat du Maroc. Une pièce en quatre actes où deux journalistes dévoyés finissent en garde à vue. A paraître dimanche.

Retrouvez ci-dessous un extrait du deuxième acte de la rencontre du 27 août entre les deux journalistes, Eric Laurent et Catherine Graciet, et l’avocat du Maroc.

Acte II : "Imaginez l’impact dévastateur"

Les journalistes ont avancé leur "marchandise", et même s’ils refusent de donner des documents et de citer des noms, leurs informations ont changé de main.
– "Quelles sont les garanties que vous êtes capables de donner sur, justement, ces informations et le fait que cela va être détruit et que ça ne sera pas utilisé?" demande l’avocat.
– "Nous sommes tout à fait prêts à ne plus jamais écrire sur le Maroc. On peut s’engager, Éric prendrait sa retraite", répond Graciet.
– "Oui, tout à fait", embraye l’intéressé.
– "Et moi, je souhaite, ne riez pas s’il vous plaît, l’équitation, qui est une passion, je voudrais faire un investissement en équitation."
– "Je vous l’ai dit, d’ailleurs", ajoute Laurent.
– "Ne riez pas, mais c’est vrai", sourit Graciet.
S’ensuit toute une discussion sur les modalités pratiques du transfert de fonds. Les journalistes assurent qu’ils n’ont pas encore écrit leur livre et qu’ils annuleront le contrat avec leur éditeur. Ils préfèrent aussi discuter "sans intermédiaire" qui puisse interférer. L’avocat insiste pour que "tout soit terminé aujourd’hui". "Est-ce que vous avez déjà des comptes bancaires?" demande-t-il. "Non", dit Graciet. "Mais ça ira très vite", rassure Laurent. L’accord semble acté. "(…)"

La chaîne de télévision BFMTV a publié en exclusivité une "lettre contractuelle manuscrite" , rédigée par la journaliste Catherine Graciet le 27 aoûte 2015 au bar de l’hôtel Raphaël à Paris et signée avec son confrère Eric Laurent.

Dans cette lettre accablante, ils s’engagent "à ne plus rien écrire sur le royaume du Maroc, à ne plus s’exprimer publiquement sur ce pays directement ou indirectement ou par personne interposée ni à faire quelques révélations que ce soit sur le sujet et à se taire définitivement et à ne partager avec qui que ce soit tout document ou information" en leur possession "(…)".

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