Champs-Elysées: des gardes à vue, questions sur la détention d’armes

Fiché pour radicalisation et autorisé à détenir des armes: les questions se multiplient autour du cas d’Adam Djaziri, mort lundi dans un attentat raté sur les Champs-Élysées à Paris et dont quatre membres de la famille ont été placés en garde à vue.

L’homme, 31 ans, était fiché depuis 2015 pour son appartenance à la mouvance islamiste radicale. Il disposait néanmoins d’une autorisation de détention d’armes car il pratiquait le tir sportif.

Lundi, peu avant 16H00, Adam Djaziri n’a fait d’autre victime que lui-même en fonçant contre un véhicule des gendarmes mobiles, près de deux mois après l’assassinat d’un policier le 20 avril par un jihadiste tué par les forces de l’ordre, déjà à deux pas du Rond-Point des Champs-Élysées.
Grièvement blessé, l’assaillant a succombé peu après. Des traces de brûlures ont été relevées sur son corps, mais l’on ignore encore les causes précises de la mort, selon une source proche du dossier.

Si l’attaque n’a pas été revendiquée, ce mode opératoire et ce type de cible sont ceux préconisés par les jihadistes.

Deux bonbonnes de gaz fermées, sans dispositif de mise à feu, un fusil d’assaut israélien, deux armes de poing et un important stock de munitions ont été retrouvés dans sa voiture.

Les perquisitions menées à son domicile dans l’Essonne ont permis de découvrir un autre "stock d’armes", selon une source proche du dossier. Neuf étaient enregistrées auprès des autorités, dont trois étaient soumises à une autorisation particulière (deux pistolets et une carabine).
Autorisation renouvelée

Quatre proches interpellés

Son père, son ex-épouse, son frère et sa belle-soeur été ont été interpellés lundi soir dans le pavillon de banlieue de Plessis-Pâté (Essonne) où la famille vit depuis 28 ans, et placés en garde à vue.
"On pouvait voir en les croisant dans la rue qu’ils avaient une pratique religieuse très rigoureuse", a déclaré à l’AFP le maire de la commune, Sylvain Tanguy, parlant d’une "famille très discrète, qui ne sortait pas beaucoup et n’a jamais fait parler d’elle".

Cette nouvelle attaque survient dans un pays placé sous le régime de l’état d’urgence depuis les attentats de novembre 2015. Depuis janvier 2015, la France est visée par une vague d’attentats qui a fait au total 239 morts, plusieurs attaques ciblant particulièrement les forces de l’ordre.
Sur les Champs-Élysées, la vie avait repris son cours habituel mardi matin: les travailleurs parisiens se mêlaient aux touristes qui flânaient et prenaient des selfies.

Vers 09H30, autour du Rond-Point des Champs-Élysées, deux policiers ont retiré les derniers rubans du périmètre de sécurité déployé la veille.
Assis sur un banc non loin, Jim et Martha Page, un couple de retraités américains, avaient entendu parler de l’attaque "sur CNN", mais n’ont pas pour autant changé leurs plans. "On connaît, on a eu le 11-Septembre, Orlando, San Bernardino…" énumère Jim, 71 ans. "C’est triste à dire, mais on arrive à un point où on devient habitués."

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