Ces écoles anglaises qui obligent à porter le voile intégral

Ces écoles anglaises qui obligent à porter le voile intégral
Le règlement est drastique. Dans au moins trois écoles anglaises, les élèves âgées de 11 à 18 ans seraient obligées de porter la burqa ou le niqab, selon le Daily Telegraph. Le port du voile intégral serait également imposé lors du trajet entre l’établissement et la maison. Le site internet de l’école Madani (actuellement indisponible), située à Londres, précise que "le présent uniforme est conforme au code de l’islam et inclut le port de la burqa ou du niqab noir." On peut aussi y lire que "ce qui est considéré comme acceptable dans les écoles normales peut être considéré comme inacceptable à Madani" et que "si des parents sont contactés par les services de l’Éducation nationale, ils ne doivent révéler aucune information sans en avoir discuté au préalable avec le comité" de l’école. Bref, des règles qui ne promeuvent pas particulièrement la transparence ou l’intégration à la culture britannique…

Si ces révélations n’ont pas déclenché en Grande-Bretagne de tollé, le sujet est néanmoins très sensible. Car même au pays du communautarisme-roi, les signes extérieurs religieux, quand ils paraissent extrêmes, inquiètent, en particulier depuis la perpétration des attentats du 7 juillet 2005 par des islamistes made in Britain. Les règles imposées par ces écoles ont donc immédiatement été critiquées, y compris au sein de la communauté musulmane, qui représente 2,5 % de la société britannique. Ed Husain, le directeur d’un groupe de réflexion musulman anti-islamiste cité par le Daily Telegraph, note ainsi qu’"il est absurde que ces écoles imposent ce rituel dépassé, qui appartient à un autre siècle et à un autre monde." Le docteur Taj Hargey, président du Centre éducatif musulman d’Oxford, remarque, quant à lui, que ces écoles "créent un précédent dangereux et inquiétant, en soumettant des enfants musulmans à un lavage de cerveau et en leur enseignant qu’ils doivent vivre en ségrégation, séparés du reste de la société, alors même que le port de la burqa ou du niqab ne constitue qu’une pratique tribale, pas même mentionnée dans le Coran."

Conforme à la loi

En 2004, le débat sur le port d’habits religieux en public avait fait rage outre-Manche, quand une jeune musulmane de 13 ans d’origine pakistanaise, Shabina Begum, avait été exclue d’un lycée public parce qu’elle portait le jilbab (une longue tunique noire qui couvre le corps des femmes des pieds à la tête). Mais si cette pratique, alors dénoncée comme un rejet des valeurs occidentales, est interdite dans les écoles publiques, elle demeure légale dans les établissements privés, tels que les trois mentionnés par le Daily Telegraph.

Il existe ainsi 166 écoles musulmanes en Grande-Bretagne, dont la grande majorité sont privées et financées à 100 % par le paiement des droits d’inscription et par des dons souvent recueillis par les imams des mosquées voisines, dans des quartiers à forte concentration musulmane. La majorité de ces écoles suivent le programme normal d’enseignement, mais certaines appliquent des règles très strictes, comme l’interdiction de se couper les cheveux, de jouer à certains sports "occidentaux", tels que le cricket, ou de lire des livres, par exemple Harry Potter. Et si certains sujets, comme les mathématiques et l’anglais, sont obligatoires, une partie du programme scolaire peut être adaptée librement en fonction des écoles : l’enseignement de l’histoire à Madani est ainsi limité à celle de l’Islam.

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