Censure: Philippe « à la disposition » de l’Assemblée pour le débat, qui reste au menu jeudi

Après l’attentat de Strasbourg, le Premier ministre s’est dit « à la disposition » de l’Assemblée pour un report, demandé par certains à gauche, du débat sur la motion de censure liée aux « gilets jaunes », mais son vote reste au menu jeudi, a indiqué Richard Ferrand.

La conférence des présidents de l’Assemblée a fixé mercredi matin le débat sur cette motion de gauche à jeudi 16H30, en application de l’article 49-2 de la Constitution, qui impose un délai minimal de 48 heures après son dépôt.

Mais dans la journée, les socialistes ont demandé au nom des trois groupes signataires – avec communistes et Insoumis – son report au président de l’Assemblée.

Olivier Faure (PS) a plaidé la "décence" dans ce "moment dramatique", après la fusillade mardi soir sur le marché de Noël de Strasbourg, qui a fait deux morts, un blessé en état de mort cérébrale et douze autres blessés. "Le symbole d’une République qui se rassemble est utile", a-t-il aussi estimé.

Si M. Ferrand (LREM) "faisait un report, nous n’en ferions pas un drame", a lancé Jean-Luc Mélenchon (LFI), moins demandeur, lors des questions au gouvernement.

"Je veux dire que le Premier ministre, le gouvernement est à la disposition de l’Assemblée et ce débat (sur la motion de censure) aura lieu quand l’Assemblée le souhaitera", lui a répondu Édouard Philippe.

"Et il aura lieu pleinement et nous pourrons exprimer nos désaccords, parce que fondamentalement M. Mélenchon nous sommes d’accord pour défendre la République et pour défendre la démocratie", a ajouté le chef du gouvernement, déclenchant des applaudissements debout de l’hémicycle, y compris des Insoumis.

Il n’est cependant pas prévu de reporter le débat, que ce soit à la fin de la semaine ou au début de la semaine prochaine, alors que les "gilets jaunes" prévoient une nouvelle mobilisation samedi et que l’ordre du jour est très chargé la semaine prochaine.

La demande de report "paraît à ce stade n’engager que vous-même", a répondu Richard Ferrand (LREM) à la présidente du groupe PS Valérie Rabault, dans un courrier dont l’AFP a eu copie. Les socialistes n’ont "à aucun moment sollicité le report de la discussion", mercredi matin en réunion, a-t-il relevé.

"Il vous est loisible, avec l’ensemble des signataires, de retirer la motion (…), laquelle pourra être redéposée à une date qui vous paraîtrait plus pertinente", a ajouté le titulaire du perchoir.

La présidente de la commission des Affaires sociales, Brigitte Bourguignon (LREM, ex-PS), a aussi suggéré à la gauche de "prendre (ses) responsabilité(s)". "Nous devons très vite mettre en place les mesures afin que les Français et les revendications soient satisfaites le plus tôt possible" et "je préfère qu’on passe tout de suite à l’ordre du jour", a-t-elle déclaré à LCP, les mesures annoncées lundi par Emmanuel Macron devant se traduire rapidement dans les budgets 2019.

Mais André Chassaigne (PCF), premier signataire, l’assure: il n’est "absolument pas" question de retirer la motion et elle ira "jusqu’au bout"… même si elle n’a aucune chance de faire tomber le gouvernement, les élus de gauche totalisant 62 voix, loin de la majorité des 577 députés.

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