Cazeneuve: des religieux associés aux préfectures contre la radicalisation

e ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, a indiqué que, « partout où cela est possible », les préfectures allaient s’appuyer sur des « référents religieux » pour aider à la prise en charge de jeunes radicalisés, lundi en clôturant la deuxième « instance de dialogue avec l’islam ».

Chaque préfecture (101 en tout) dispose désormais d’une "cellule de suivi et d’accompagnement" des personnes radicalisées, a rappelé le ministre devant quelque 150 responsables musulmans, militants associatifs et chercheurs rassemblés place Beauvau.

Mais peu de préfectures associaient jusqu’alors, plus ou moins directement, des responsables musulmans à leurs travaux: celles du Rhône, de la Gironde, des Hauts-de-Seine et des Alpes-Maritimes.

Ces cellules ont déjà pris en charge près de 1.600 personnes.

"Partout où cela est possible, il me semble souhaitable que les préfectures cherchent à s’appuyer sur des +référents religieux+ pour aider à la prise en charge de certains individus radicalisés et de leurs familles", a déclaré Bernard Cazeneuve.

"Ce faisant", assure le ministre, "il ne s’agit pas pour l’Etat de dire quel est le +bon islam+, mais de permettre à de jeunes esprits imprégnés de la propagande de Daech (l’organisation jihadiste Etat islamique, NDLR) d’avoir accès, dans le dialogue avec une personne de confiance, à une compréhension plus large des questions théologiques".

S’agissant de la prévention de la radicalisation dans les prisons, Bernard Cazeneuve s’est réjoui de la possible création d’une "association de l’aumônerie pénitentiaire musulmane, dotée d’une charte et prenant en charge certains aspects de la formation des aumôniers" pour "démonter les discours de violence".

Cela s’ajouterait aux mesures déjà prises pour l’aumônerie musulmane, dont les intervenants indemnisés doivent désormais passer l’un des 13 diplômes universitaires de formation civile et civique existants. La Chancellerie a également prévu d’augmenter le taux d’indemnisation de ces aumôniers, dont le nombre a été porté à 196, tandis que l’aumônerie pénitentiaire musulmane est la plus subventionnée tous cultes confondus, avec 40% du budget.

Le ministre de l’Intérieur a rappelé l’ampleur d’une menace terroriste qui s’est "considérablement transformée", précisant qu’environ 600 Français sont aujourd’hui engagés dans le jihad irako-syrien, et que "près de 300" autres sont de retour en France.

Le nombre de Français impliqués dans les filières jihadistes, en comptant "ceux qui sont en transit, ceux qui sont revenus et ceux qui ont manifesté la volonté de partir", est aujourd’hui de 1.858, contre 555 en janvier 2014, a indiqué le ministre.

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