Carlos Ghosn: un avocat français accuse le Japon de bafouer les droits de l’Homme

Après la prolongation de la garde à vue de Carlos Ghosn, l’avocat français Ralph Boussier a réagi à cette prolongation et a vivement dénoncé lundi le système judiciaire japonais, estimant que « les droits de l’Homme sont bafoués au Japon. »

Lundi 31 décembre, un tribunal de Tokyo a décidé de prolonger de nouveau de 10 jours, soit jusqu’au 11 janvier, la garde à vue du patron de Renault Carlos Ghosn.

« Comment imaginer que l’on puisse couper du monde un individu quel qu’il soit pour une durée indéterminée au bon vouloir de la partie poursuivante ? », a déploré l’avocat dans un communiqué.

Pour l’avocat français, « La méthode médiévale utilisée par ce système judiciaire est inacceptable pour une nation appartenant au G20 qui participe à toutes les réflexions sur le devenir de monde. »

« C’est avec tristesse que le monde entier découvre que l’on peut signer toutes les conventions internationales qui existent sans les respecter », s’est-il insurgé avant de s’interroger : « Il faut s’indigner de cette situation, mais curieusement personne ne s’en offusque. »

« Est il plus facile pour tous de critiquer les institutions des pays en voie de développement que celles d’un pays riche ? Ce silence recèle- t-il autre chose ? A savoir l’acceptation pour le monde d’une telle justice qui pourra être répliquer dans d’autres Etats ? Est-ce plus facile et confortable pour les ONG de critiquer le Venezuela, la République démocratique du Congo ou les philippines ? Ou devons nous laisser croupir dans les oubliettes de l’information les individus qui même présumés innocents sont condamnés sans procès? », s’est demandé Maître Boussier.

« M. Carlos Ghosn doit être libéré sans délai et sans prolongation de sa garde-à-vue.il doit pouvoir en toute liberté communiquer avec sa famille et ses avocats dans la langue de son choix », a martelé l’avocat qui appelle le Brésil, la France et le Liban à « défendre leurs ressortissants comme a su le faire les Etats-Unis. »

« Il faut faire cesser cette recherche moyenâgeuse de l’aveu à tout prix (…) Tous les pays respectueux des droits de l’Homme se doivent de les rappeler à l’Empire du soleil levant, nous ne sommes plus au temps des samouraïs", conclut Ralph Boussier.

Carlos Ghosn est détenu au Japon depuis le 19 novembre et déjà inculpé une première fois pour avoir minoré ses revenus sur 5 ans dans des documents remis aux autorités boursières japonaises.

La décision de lundi ne signifie pas que l’ancien patron de Nissan sera automatiquement libéré le 11 janvier ou le jour suivant, le parquet pouvant en théorie relancer une garde à vue sur de nouvelles charges.

Les constructeurs japonais Nissan et Mitsubishi Motors ont déjà révoqué à l’unanimité M. Ghosn de la présidence de leur conseil d’administration, mais le groupe français Renault l’a maintenu jusqu’à présent à son poste, confiant "à titre provisoire" la direction exécutive à son numéro deux Thierry Bolloré.

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