Caricatures sur Bouteflika : un blogueur compte saisir le CDH de l’ONU contre son incarcération

La défense du blogueur algérien Abdelghani Aloui, placé sous mandat de dépôt notamment pour caricatures « attentatoires » au chef de l’Etat, compte saisir la Conseil des droits de l’Homme (CDH) de l’ONU contre l’incarcération préventive de son client.

"Nous avons l’intention de saisir le Groupe de travail sur la détention arbitraire au Conseil des droits de l’Homme à Genève", a déclaré à la presse locale son avocat, Me Amine Sidhoum, qui a demandé la libération provisoire du blogueur de 24 ans, écroué depuis le 25 septembre dernier pour "atteinte à la personne du président de la République et outrage à corps constitués".

Me Sidoum a souligné que la défense du jeune Aloui, à qui la justice reproche la publication sur sa page Facebook de photomontages et de caricatures du chef de l’Etat et du Premier ministre, se penche également sur l’élaboration d’un mémorandum qui sera adressé au Rapporteur spécial de l’ONU sur la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression.

Selon la même source, les deux démarches visent à "condamner l’Algérie pour violation des droits de l’Homme et atteinte à la liberté d’expression".

Tout en demandant la libération immédiate d’Abdelghani Aloui et l’annulation de toutes les charges engagées contre lui, l’organisation Amnesty International avait souligné que "les autorités algériennes semblent essayer d’étouffer les critiques en cette période d’incertitude précédant les élections présidentielles de l’année prochaine".

En liaison avec le dossier des atteintes à la liberté d’expression en Algérie, Reporters sans frontières (RSF) a dénoncé récemment la condamnation du journaliste Rabah Benamghar pour diffamation d’un élu local, estimant que cela "constitue une menace importante pour la liberté de l’information".

Dans une autre affaire décrite comme "un grave précédent dans les annales des atteintes à la liberté de la presse" en Algérie, le caricaturiste Djamel Ghanem est poursuivi par son employeur, en l’occurrence +La Voix de l’Oranie+, pour un dessin jamais publié évoquant "la maladie du chef de l’Etat".

Djamel Ghanem est inculpé, sur la base d’une plainte du journal régional, "d’abus de confiance, tentative de nuire à l’entreprise et atteinte à la personne du Président".

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite